MailClark, un Français dans le top 10 des bots Slack les plus utilisés

MailClark, un Français dans le top 10 des bots Slack les plus utilisés La start-up d'origine lyonnaise se concentre sur un objectif : intégrer le mail traditionnel au cœur de l'outil star du team messaging.

Taillé pour intégrer le mail dans Slack, MailClark est parvenu à se hisser dans le top 10 des bots les plus utilisés dans l'outil de team messaging. Cet agent conversationnel d'origine française est désormais utilisé par 6 300 équipes d'utilisateurs de Slack (ou teams dans le jargon de la solution). "Et presque autant d'entreprises", précise Antoine Lefeuvre, cofondateur et responsable produit de MailClark. Une team correspond à un compte Slack, sachant qu'une organisation peut en avoir ouvert plusieurs. 50% des utilisateurs de MailClark sont basés en Amérique du Nord, les autres se répartissent un peu partout dans le monde. "Il s'agit de start-up, d'agences digitales, de sociétés de conseil, mais aussi d'entreprises plus classiques", précise Antoine Lefeuvre. 

Derrière MailClark se cache Clubble. Créée en 2014, cette société est une spin-off du groupe lyonnais Novius, une des plus anciennes agences digitales françaises, fondée en 1996. Ses quatre associés en sont tous issus. Initialement, la start-up reprend la R&D de Novius. Une activité d'édition logicielle qui affiche alors une première expérience dans le collaboratif : en 2010, l'agence digitale avait tenté de lancer un réseau social d'entreprise (RSE), mais sans succès. Des sociétés avaient bien été séduites par le produit, mais la résistance au changement s'était révélée trop importante dans leurs rangs, selon Clubble. Une difficulté il est vrai essuyée par la plupart des RSE à l'époque. Clubble s'oriente donc vers un nouveau concept : un service de mailing list 2.0 doté de fonctions de centralisation des pièces jointes, d'analytics, de gestion de sondage... "Nous étions convaincus que la réussite d'une techno collaborative passait par l'intégration du mail", pointe Antoine Lefeuvre.

Des pipelines pour traiter les mails en temps réel

Début 2015, la société part en quête d'investisseurs. Slack commence alors tout juste à émerger. "Les fonds n'arrêtaient pas de nous demander quel était notre positionnement vis-à-vis de ce nouvel entrant. Nous avons vite compris qu'il valait mieux être avec Slack plutôt que contre lui", confie Antoine Lefeuvre. En quelques semaines, Clubble redéveloppe son outil pour l'environnement de team messaging. En septembre 2015, la nouvelle application (Clubble.io) est lancée. Immédiatement, des teams Slack se révèlent intéressées. Le timing est parfait. Quand Slack inaugure son app directory en décembre 2015, Clubble.io fait partie des 150 premiers éditeurs à y être intégrés. Un mois plus tard, en janvier 2016,  la start-up boucle une levée d'amorçage de 300 000 euros auprès du fonds IT-Translation.

"Un gros tiers de nos clients ont recours à notre solution pour fédérer et traiter les demandes de support client faites par mail"

Centrée comme l'application précédente sur la gestion de mailing list, Clubble.io donne la possibilité d'intégrer à Slack (et ses channels) des utilisateurs externes avec lesquels communiquer par mail. "Nous nous sommes rapidement rendus compte que les besoins des utilisateurs de Slack en matière d'e-mail étaient beaucoup plus larges", poursuit Antoine Lefeuvre. Clubble décide alors de pivoter et redéveloppe son offre. Cette fois, ce ne sera pas une application mais un bot. MailClark est né. Pourquoi un bot ? Parce qu'il contribue à masquer la technologie au profit d'un agent conversationnel que l'utilisateur peut intégrer à Slack de manière intuitive. Il permet aussi à Clubble de disposer d'un moyen de communiquer avec ses clients pour répondre à leurs questions, gérer le support, comprendre leurs attentes... Un canal direct dont rêve de disposer tout éditeur de logiciel.

Concrètement, le bot permet de gérer sa messagerie dans Slack, consulter ses mails et y répondre. Mais aussi intégrer des flux de mails à des workflows métier. "Sur ce terrain, un gros tiers de nos clients ont recours à MailClark pour fédérer les demandes de support client faites par mail, puis les transmettre via Slack aux collaborateurs compétents. D'autres l'utilisent pour centraliser le traitement des candidatures aux annonces d'emploi, par exemple. Des DSI s'adossent aussi à MailClark pour regrouper et répartir les messages d'alerte liés au monitoring d'application", égraine Antoine Lefeuvre. La promesse du bot est  d'éviter l'empilement des mails en tirant parti de Slack pour les prioriser et les intégrer dans des pipelines de traitement temps réel.

Cap sur l'intelligence artificielle

Pour la suite, Clubble entend rendre MailClark plus intelligent. En cours de développement, un moteur de machine learning va être intégré au bot dès cette année. L'objectif est de faciliter le traitement des messages en pré qualifiant leur niveau de priorité et en automatisant certaines réponses. "L'idée n'est surtout pas de tendre vers une automatisation complète. Cette tentation a déjà montré ses limites dans les serveurs vocaux. Nous voulons automatiser ce qui peut l'être pour fluidifier le workflow", insiste Antoine Lefeuvre. Clubble compte aussi faire de MailClark un outil de gestion unifiée des messages. Au-delà du mail, il prend d'ailleurs déjà en charge les flux en provenance de Facebook Messenger ou Twitter. Dernier projet en cours : le développement d'une déclinaison de MailClark pour Teams, la solution lancée par Microsoft en réponse à Slack. Une première version devrait être dévoilée le mois prochain.

Enfin, Clubble avance en parallèle sur la délicate question du modèle économique. Son offre fait l'objet d'une déclinaison payante depuis novembre 2016. Une nouvelle étape qui amène la société à envisager d'ici cet été une deuxième levée de fonds d'amorçage, en attendant de voir monter en puissance son chiffre d'affaires.

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