Le CES 100% digital, une tragédie pour les start-up ?

Covid oblige, le célèbre Consumer electronics show de Las Vegas se passe désormais 100% en ligne via son site internet. Une aubaine pour les visiteurs, une tragédie pour les start-ups qui y perdent en visibilité.

Depuis la mise en place du CES en 1967, la popularité de l’évènement n’a cessé de croître. En 2019 4400 exposants, dont 420 issus de l’hexagone s'y rendaient. Parmi ces exposants, de nombreuses start-up ont pu, au milieu des géants du marchés, s’accorder plus de visibilité. Certaines ont même connu une véritable success story. Par exemple, Pixminds start-up française, qui en 2019 décrochait 6 awards, puis 4 de plus en 2020.

Du salon de Las Vegas au "salon canapé"

Cependant, cette année, pour s’adapter à la pandémie causée par la Covid-19, le CES, s'organise sous forme de conférences en ligne. Mais la plupart des start-up habituellement logées dans des stands à Las Vegas au milieu d'un important flux de visiteurs, voient maintenant cette visibilité providentielle réduite au simple affichage d’un logo dans un catalogue de 1968 exposants. "La vraie question c’est comment être visible",  se demande Pascal Lavaur, CEO de Go4ioT.

Des retours d’expériences mitigés

Le catalogue d’exposants du CES 2021 permet de rechercher de façon précise les entreprises/start-up en fonction de leur nationalité et leur secteur d’activité. Si le tri semble plutôt efficace, la personnalisation des pages de chaque entreprise demeure plutôt maigre, et chacun de leur profil se ressemble, 3 vidéos de 90 secondes au maximum et quelques illustrations. Cela n’équivaut en rien à l’expérience que ces dernières peuvent proposer via la mise en place d’un stand physique.

De plus, l'organisation virtuelle du salon, permettant à chaque visiteur d’enchainer les diverses conférences ou keynotes, sans quitter son écran semble laisser peu de place aux découvertes fortuites de ces acteurs. "La magie qu’il peut y avoir, les opportunités au hasard des rencontres qui font la force du CES, vous ne l’avez pas du tout en ligne", déplore Pascal Lavaur.

Et pourtant, si l'expérience du CES 100% digitale ne ressemble en rien à ce que les différents exposants avaient pu connaître dans les éditions précédentes, le salon reste une référence pour les start-up qui visent le marché international. "Avoir participé au CES permet de gagner en crédibilité auprès de nos partenaires et nos clients”, rappelle Mathieu Legeay, cofondateur de LudoTech.

Si  cette nouvelle édition du CES Las Vegas, et son nouveau format en ligne, ne semblent pas être perçus de la même façon par les différents participants, elle est aussi la première du genre. Elle sera sûrement revue et améliorée, si le contexte nécessite sa prochaine tenue en ligne, et les entreprises en tireront des enseignements positifs ou négatifs qui leur permettront de s'améliorer pour les futures éditions.

Article rédigé par Axel André et Mathieu Richard (Étudiants Mastères IIM - Institut de l'Internet et du Multimédia