Déflation : quelles conséquences et comment s'en protéger Baisser les taux d'intérêt

les banques centrales peuvent baisser les taux pour encourager investissements
Les banques centrales peuvent baisser les taux pour encourager investissements et consommation. © jerome DELAHAYE - Fotolia.com

Le principal remède pour contrer la déflation consiste en une baisse radicale des taux d'intérêt, pour regonfler artificiellement la masse monétaire. Face à une récession, la banque centrale réduit le taux auquel elle prête et augmente ses prêts, ce qui permet aux banques de prêter plus et moins cher, de façon à stimuler les dépenses d'investissement ou de consommation. Mais en période de déflation, il ne faut pas négliger la crainte qui pousse des agents à préférer la monnaie aux actifs financiers, la liquidité aux placements. C'est la trappe de liquidité de Keynes. Autrement dit baisser les taux ne sert à rien. Les banques se servent des banques centrales comme d'un coffre-fort. D'autant plus qu'aujourd'hui le potentiel de baisse des taux demeure limité. Aux Etats-Unis, le prix de l'argent est déjà très faible. Début août, la Fed a annoncé qu'elle allait garder son taux d'intérêt directeur entre 0% et 0,25% "au moins jusque mi-2013". En Grande-Bretagne, le principal taux directeur plafonne à 0,5% depuis fin 2008. La BCE enfin se laisse une plus grande marge de manœuvre avec un taux de 1,5%.

Une injection massive de liquidité ou la planche à billet
L'autre remède contre la déflation est vulgairement appelé l'"Helicopter drop". Il s'agit pour une banque centrale de créer de la monnaie qui finance directement l'Etat qui le redistribue aux ménages. Cette pratique ouvertement inflationniste peut avoir comme revers de déprécier la monnaie. Qui plus est, cette technique est rendue difficile par la composition même de la masse monétaire, en Europe notamment. Billets et pièces représentent moins de 1% de la masse monétaire totale de la zone. Un petit pourcentage qui ne pèse pas bien lourd pour contrer le phénomène de déflation.