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(avril
2004)
Toujours pas de plaisir au travail
Véritable baromètre du moral des salariés français, l'enquête de l'institut Ifop sur le climat interne de l'entreprise est reconduite pour la deuxième année consécutive. La satisfaction des salariés, en légère baisse cette année, semble suivre la courbe de la crise économique. Mais, le contentement (ou le mécontentement) des 871 salariés intérrogés diverge, selon leur identité, leur classe sociale ou le type d'entreprise où ils travaillent.
Travail, du latin trepalium, signifie instrument de torture. Cette étymologie n'est pas franchement partagée par les salariés français qui considérent avant tout (68 %) que le travail est un moyen de gagner sa vie. Pour certains, encore plus sombres (8 %), le travail fait tout simplement figure d'obligation. Aux côtés de ces deux populations, seulement 15 %
des salariés français estiment que le travail est
un moyen de se réaliser, et 9 % qu'il apporte du "plaisir".
On notera malgré tout que 24 % des salariés français
avouent prendre, de temps en temps, du plaisir en travaillant. Dans
le même temps, 39 % se sentent souvent obligés d'aller
travailler. Bref, l'univers professionnel est une terre de contradictions.
Les agriculteurs, les artisans et autres commerçants sont, toujours d'après l'enquête Ifop, les travailleurs les plus heureux. 25 % d'entre eux travaillent d'abord par plaisir. Suivent les cadres supérieurs (19 %) et le personnel de l'enseignement supérieur (14 %). L'indépendance et l'autonomie semblent donc être les deux facteurs essentiels garantissant le plaisir professionnel. Ce plaisir varie également selon le sexe, la localisation géographique
et la nature de l'entreprise. Les femmes s'avouent ainsi globalement plus heureuses dans leur travail que les hommes (11 % contre 8 %). Et c'est en région parisienne, où sont sur-représentés les cadres supérieurs, que les salariés prennent le plus
de plaisir à la tâche (15 %).
Pour finir, on remarquera que cette faible notion de plaisir n'empêche pas les salariés de se montrer globalement optimistes quant à leur situation et à leur environnement. Ils sont ainsi 70 % à s'avouer optimistes sur l'avenir de leur entreprise et 69 % sur l'avenir de leur situation professionnelle. Ne pas se faire plaisir ne revient donc pas à broyer du noir.
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