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03/11/2004
Les entreprises se préparent lentement au DIF
Après la loi du 4 mai 2004 sur "la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social" créant le Droit individuel à la formation (DIF), la Cegos a mesuré l'impact de la réforme sur l'entreprise et les diverses opinions de ses membres. Une étude a ainsi été menée en septembre 2004, auprès de 300 DRH et responsables formation d'entreprises, et d'un échantillon représentatif de 800 salariés. Les avis sont partagés face à la réforme et la situation floue quant aux attentes de chacun. Le DIF est encore largement méconnu des personnes auxquelles il s'adresse et sa mise en uvre se révèle plus complexe que prévue. Rappelons qu'il permet au salarié, à sa demande et avec l'accord de l'entreprise, de bénéficier de vingt heures de formation par an cumulables sur six ans. Mis à part quelques exceptions et accords particuliers, ceci est valable pour les personnes sous contrat à durée indéterminée ayant plus d'un an d'ancienneté dans l'entreprise. Si l'impact direct de la réforme de la formation professionnelle
sur la politique des entreprises est encore faible, il semblerait
que des changements profonds soient en cours. Actuellement, les
DRH sont deux fois plus nombreux qu'en 2003 à considérer
que la réforme de la formation professionnelle va sérieusement
modifier le quotidien de la fonction ressources humaines. Des prévisisons
qui dépassent pour l'instant l'impact réel de la réforme
attesté par seulement 41 % des entreprises.
Selon l'étude menée par la Cegos, l'implication des
managers dans la politique de formation des entreprises devient
un élément de plus en plus important. Ce besoins exprimé
par 48 % des DRH augmente de 22 % par rapport à 2003, soit
presque le double. Pour préciser cette attente, ce sont sept
DRH sur dix qui envisagent de déléguer aux managers
la réalisation des entretiens professionnels avec les salariés.
Une hausse (13 % en un an) significative d'une surcharge de travail.
Les entreprises voudraient donc faire plus et mieux avec les mêmes
moyens humains. Pour 72 % d'entre elles, la mise en place du DIF
implique le recours aux outils informatiques. Les recrutements n'obtiennent
que 8 % des voix, ce qui explique la lente diffusion prévue
de certaines tâches, liées aux ressources humaines,
auprès des managers. Les responsables de la formation en
entreprise mesurent ainsi l'étendue d'une telle réforme
et ses conséquences pour l'entreprise, du point de vue opérationnel
et technique.
Mais du côté des salariés, le droit individuel à la formation est encore bien mal connu, faute de communication interne. Seulement 13 % des salariés en ont eu connaissance de manière plus ou moins précise, un chiffre qui n'a pas évolué depuis un an. Et contrairement à ce que pensent les DRH, les salariés cherchent avant tout des formations du type opérationnel, privilégiant l'employabilité immédiate et non leur développement personnel. Ce fossé entre les opinions pourrait ralentir la politique de formation des entreprises, alors que la mise en place du DIF dans les entreprises dès 2005 est souhaitée par 91 % des salariés interrogés. (*)OPCA : Organismes Paritaires Collecteurs Agréés créés par les employeurs et les syndicats professionnels pour collecter les sommes versées par les entreprises pour la formation de leurs employés.
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