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ENTREPRISE
 
19/01/2005

Le rythme des défaillances d'entreprise se stabilise

Après une année 2003 noire, les défaillances d'entreprise ont progressé en France de 1,5 % l'an passé. Un taux moins bon que prévu, la croissance économique étant ressortie inférieure aux estimations initiales.
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  Euler Hermès SFAC

L'assureur-crédit Euler Hermes SFAC revoie ses estimations 2004 quant à l'évolution des défaillances des entreprises en France. Mi 2004, les prévisions initiales tablaient sur un recul de 4 % pour l'année complète. Ce taux ressort finalement en hausse de 1,5 %. La France garde cependant un équilibre global satisfaisant, notamment en comparaison avec les chiffres enregistrés en 2003 (+11,5 % sur les défaillances) et en comparaison avec ses voisins européens.

Augmentation des problèmes de trésorerie ou mauvaise gestion, l'Hexagone a dénombré l'année dernière un peu plus de défaillances qu'en 2003, numérairement parlant, avec 48.664 défaillances contre 47.936. Des chiffres qui restent cependant largement inférieurs à ceux enregistrés lors des années 90, avec par exemple des défaillances se chiffrant à plus de 68.000 entreprises en 1993.

L'évolution des défaillances est à replacer dans un contexte général, celui de la conjoncture économique. Selon Euler Hermes SFAC, une baisse de 1 % de la croissance économique équivaut, en règle générale, à une hausse des défaillances de 5 %. Pour Philippe Brossard, directeur de la recherche chez l'assureur-crédit, "le nombre des défaillances en 2004 est finalement plus important que prévu en raison de l'évolution des données de l'Insee. Au cours de l'année, nous espérions une croissance de 2,5 %. Elle n'a atteint que 2,1 % en réalité."

France : nombre de défaillances d'entreprise et variation annuelle
(source : Euler Hermes SFAC)
1991 
+ 16,1 %
  53 988
1992
+ 13,4 %
  61 228
1993 
+ 11,1 %
  68 006
1994 
- 7,1 %
  63 199
1995 
- 5,8 %
  59 503
1996 
+ 9,1 %
  64 894
1997 
- 5,9 %
  61 068
1998 
- 10,7 %
  54 543
1999 
- 11,0 %
  48 527
2000 
- 10,2 %
  43 572
2001 
- 3,5 %
  42 036
2002 
+ 2,0 %
  42 897
2003 
+ 11,7 %
  47 936
2004 
+ 1,5 %
  48 664

L'an passé encore, ce sont les entreprises les plus petites qui ont été fort logiquement les plus touchées par le phénomène. 90 % des défaillances ont concerné des entreprises de moins de dix salariés. "Ce sont les premières à subir les aléas du marché ou parfois les aléas personnels lorsqu'il s'agit d'entreprises individuelles, souligne Philippe Brossard. Moins de la moitié des entreprises nouvelles subsistent au bout de cinq ans d'existence. Les conséquences de telles pertes sont néanmoins modérées en termes d'emploi, surtout concernant les entreprises individuelles ou très petites." Pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 15 millions d'euros, les défaillances se chiffrent l'an passé à 112, en baisse de plus de 26 %.

Par ailleurs, certains secteurs se démarquent en 2004, ne subissant pas la conjoncture économique de la même manière. Les défaillances dans l'industrie ont reculé de 9 % après une augmentation de 20 % en 2003. En revanche, le secteur des services aux particuliers et les petits commerces ont souffert davantage : la restauration a connu ainsi l'année dernière 7,7 % de défaillances de plus, 3,2 % pour le BTP et 2,9% pour le commerce.

En savoir +

Au niveau international, l'évolution des défaillances pour l'Europe de l'Ouest est de +1 % en 2004. L'Allemagne enregistre une baisse de 4 % et l'Italie une hausse de 2 %. Les Pays-Bas enregistrent, quant à eux, une hausse des défaillances de 9 % sur 2004 suite à l'absence de reprise économique suffisante après un taux de croissance du PIB négatif en 2003. Malgré une révision des estimations à la hausse, la France se situe donc dans une bonne moyenne européenne.

 


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