Carrière
RUBRIQUES
CARRIERE
02/02/2005
Être impliqué, c'est être en bonne santé
Le désengagement des salariés vis-à-vis de leur travail et de leur entreprise a un coût. On s'en doutait. Plus étonnant, une étude Gallup, réalisée aux Etats-Unis sur un échantillon de 1.000 salariés entre octobre 2000 et octobre 2004, avance une corrélation entre santé et engagement. Les salariés les plus engagés seraient en meilleure santé.
Pour réaliser cette enquête, Gallup a utilisé une typologie à trois degrés : salariés "engagés", "non engagés" et "activement désengagés" (lire l'encadré). Selon cette grille, aux Etats-Unis, 29 % des salariés sont "engagés", 54 % "non engagés" et seulement 17 % "activement désengagés". A titre de comparaison, en France, 6 % des salariés étaient engagés en 2002, 68 % non engagés et 26 % activement désengagés. Parmi les salariés américains "engagés", 62 % estiment que le travail a des conséquences positives sur leur santé physique. Pour seulement 12 % d'entre eux, les conséquences sont en revanche négatives. Cette proportion augmente dans les autres catégories d'employés. Parmi les salariés non engagés, seuls 39 % considérent ainsi que leur activité entraîne des effets positifs pour leur santé. Cette part tombe à 22 % parmi les salariés activement désengagés, soit 21 points de moins que la moyenne des salariés.
La composante physique (travail manuel, gestes répétitifs, transport de charges...) influence paradoxalement peu les résultats. 43 % de la population concernée estiment que le travail a des effets positifs sur leur santé, soit le même pourcentage que l'ensemble des salariés. Les écarts selon le degré de motovation s'avèrent encore plus flagrants lorsqu'il s'agit de santé mentale. 78 % des engagés estiment que leur vie professionnelle est positive pour leur santé mentale, contre seulement 15 % chez les "activement désengagés". Les non engagés ne sont pas à l'abri : 20 % pensent que le travail a des effets négatifs pour leur santé mentale.
Ces chiffres se traduisent concrètement dans la vie privée des travailleurs. Gallup leur a demandé s'ils avaient ressenti, au cours du dernier mois, que leur stress professionnel avait des conséquences négatives sur leur comportement en famille, pendant trois jours ou plus. 51 % des activement désengagés ont répondu oui, comme seulement 18 % chez les salariés engagés.
Mais, comme l'admet Gallup, corrélation ne signifie pascausalité. Les salariés s'engagent-ils davantage parce qu'ils sentent que leur travail à des conséquences positives sur leur santé ? Ou bien s'engagent-ils par optimisme, ce qui expliquerait également leur point de vue positif concernant leur santé ? Quoiqu'il en soit, l'entreprise a tout intérêt à gagner l'engagement de ses collaborateurs, ce qui peut passer par de meilleures conditions de travail, mais aussi par une plus grande préoccupation vis-à-vis de leur santé.
|
Découvrez le nouveau classement Forbes des milliardaires du monde. Lire