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23/02/2005
Où vivent les salariés les plus heureux
Ca va nettement mieux aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, un peu moins bien en France. Voilà en quelques mots la tonalité de l'enquête mondiale sur le niveau de satisfaction des salariés. Réalisée par le cabinet ISR, spécialisé dans les études et le conseil sur le capital humain, cette étude balaye dix pays différents en s'appuyant sur les opinions de plus d'un million de salariés, dont 82.938 pour la France. Clef de voûte de cette enquête : le palmarès des pays selon la part des salariés qui indiquent être satisfaits dans leur entreprise. Un palmarès dominé par le Mexique, le Brésil et le Canada qui affichent tous les trois des scores proches des 70 % de salariés satisfaits. On notera que les Etats-Unis, classés en quatrième place, et le Royaume-Uni, cinquième, enregistrent d'une année sur l'autre les plus fortes progressions avec des bonds de 5 %. La France conserve, elle, sa huitième position avec 55 % de salariés satisfaits, un score équivalent à celui de l'Italie. Mais l'Hexagone enregistre un recul de 1 % sur un an, signe que les entreprises françaises éprouvent encore des difficultés à remobiliser leurs effectifs.
Le zoom réalisé sur la France permet d'en apprendre un peu plus sur les différents critères qui composent la satisfaction ou l'insatisfaction des salariés. Premier constat : les Français sont globalement heureux dans leur mission, 77 % des salariés s'estimant satisfaits de la nature de leur travail, un score supérieur de 1 % à la moyenne internationale. En revanche, sur d'autres critères la France enregistre de très nets décalages négatifs. C'est le cas de la rémunération et de la qualité du travail, deux domaines où les salariés français affichent des taux de satisfaction inférieurs à 40 % et des écarts de 8 % par rapport à la moyenne des autres pays. Sur ces deux points, ISR voit planer les conséquences indirectes des 35 heures.
La lecture dans le temps des critères français permet de comprendre, depuis 1998, quels sont les points sur lesquels les salariés se montrent les plus positifs ou les plus négatifs. Deux critères ont connu sur cette période des progressions très marquées : l'éthique et la sécurité de l'emploi (+4 % chacun). L'évolution favorable du premier critère est à lier à l'essor du développement durable. L'évolution positive du second critère, la sécurité de l'emploi, apparaît en revanche plus étonnante. Cette progression s'explique avant tout par la situation du marché de l'emploi en 1997-1998 qui restait encore plus délicate qu'aujourd'hui avec un taux de chômage proche des 12 %.
Toujours depuis 1998, deux autres critères plongent de l'avis même des salariés français. On retrouve la qualité de travail, qui encaisse un recul de 7 % sur la période. Autre critère en chute : l'orientation client, avec cette fois une baisse de 6 %. Les contractions enregistrées sur ces deux critères soulignent, aux yeux des salariés français, une densification du rythme qui implique, de façon globale, une certaine perte du "travail bien fait".
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