Optimisme prudent pour les TPE

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Entre deux eaux : les très petites entreprises françaises, qui comptent moins de 19 salariés, tirent un bilan mitigé de l'année 2004. Le dix-septième baromètre de conjoncture des TPE, réalisé par Fiducial et Ifop en janvier et sur 1.008 entreprises, montre un regain de confiance des dirigeants, même si tous les signaux structurels ne sont pas au vert.

Commençons par les bonnes nouvelles, et notamment la vigueur dont font preuve les TPE. 60 % des dirigeants indiquent être optimistes pour leur activité. C'est quatorze points de mieux qu'en février 2003. A l'époque, seuls 46 % des petits patrons se disaient optimistres pour leur entreprise. Ce regain de confiance s'appuie notamment sur un bilan financier plus sain. Pour les trois derniers mois, 23 % des TPE estiment que leur situation financière s'est améliorée. En avril 2003, elles n'étaient que 9 % à partager cette analyse.

Cette amélioration des paramètres financiers se traduit par une nouvelle logique d'investissement. Au cours des trois derniers mois, 36 % des TPE se sont inscrites dans une démarche d'investissement, pour 11 % la hauteur d'investissement dépassant les 7.500 euros par trimestre. Ces investissements vont en priorité vers deux postes : le remplacement ou la rénovation des actifs, l'amélioration de la productivité.

Voilà pour les aspects positifs. Côté sombre, la situation sur le front de l'emploi apparaît plus dégradée. Un domaine sur lequel les TPE jouent pourtant un rôle clef. Les quelques 2,3 millions de très petites entreprises représentent 37 % de l'emploi en France. L'an passé, les TPE ont créé 20.000 emplois nets, contre 60.000 en 2003 et près de 320.000 en 2002. Une situation qui ne devrait pas se détendre dans l'immédiat, puisque seules 6 % des TPE s'inscrivent pour les trois à venir dans une logique de création de postes.

Autre indicateur en berne : le climat général des affaires en France. Sur ce point, 66 % des dirigeants se disent pessimistes, un niveau comparable à celui d'avril 2003. Et seuls 7 % des entreprises jugent qu'une amélioration est possible dans les six mois à venir. Cette morosité a un impact immédiat : le niveau de confiance des patrons de TPE vis-à-vis des actions économiques du gouvernement est passé de 53 % en avril 2003 à 20 % en janvier dernier.