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CARRIERE
 
29/06/2005

Catherine Martin (Apec)
Le marché de l'emploi cadre reste très dynamique

La nouvelle présidente de l'Apec évoque le dynamisme de l'emploi cadre et parle des projets en cours de l'association, à commencer par la mise en place de services personnalisés prévus pour 2006.
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Nommée le 6 juin 2005 à la présidence de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) pour un mandat de deux ans, Catherine Martin détaille les projets actuels et à venir de l'association et dresse le bilan de l'emploi cadre en France en 2004.

Comment se passe votre installation à la présidence de l'Apec ?
Catherine Martin. Ce n'est pas un grand bouleversement car cela fait une quinzaine d'années que je suis associée à l'Apec. Je fais en effet partie du conseil d'administration de l'Apec depuis 1990. Mon arrivée à la présidence s'est très bien passée. J'ai été en particulier très bien accueillie par les équipes de l'Apec.

Quel est le bilan 2004 pour l'emploi cadre ?
Nous pouvons dresser un bilan très positif pour l'année dernière. Chaque année, l'Apec réalise une enquête auprès des entreprises pour évaluer le niveau de recrutement envisagé. Fin 2003, les prévisions d'embauche étaient de l'ordre de 130 à 140.000. Or, au final, il y a eu près de 150.000 cadres recrutés à fin 2004, c'est encore mieux que prévu. Cela fait près de 10 ans que le marché cadre progresse. Et cela est d'autant plus positif que le bilan total de création d'emplois (nombre d'embauches déduit du nombre de licenciements) est également orienté à la hausse. En 2004, il y a eu environ 31.900 créations d'emplois cadre. Le marché a notamment été excellent pour les secteurs informatiques et R&D qui sont le fer de lance des entreprises. C'est donc un très bon signe.

Cela s'annonce aussi bien pour 2005 ?
L'enquête annuelle que nous avons faite à la fin de l'année dernière indique une fourchette de recrutement de l'ordre de 140 à 155.000. Depuis le début de l'année, nous sommes sur cette tendance mais, avec les prévisions économiques rectifiées à la baisse, il faut sans doute s'attendre à ce qu'en fin d'année, le bilan se situe plutôt dans la fourchette basse de ces prévisions. Toutefois, le marché reste très dynamique jusqu'à présent. Les cinq premiers mois ont été très bons. Le nombre d'offres d'emploi sur le mois d'avril a progressé de 34 % par rapport à avril 2004 (NDRL : + 31 % en mai 2005). Et sur l'ensemble de l'année écoulée, la hausse moyenne est de 27 %, soit 122. 800 petites annonces diffusées via l'Apec en 2004. On peut donc estimer qu'il n'y aura pas d'effondrement sur les six prochains mois et que le bilan 2005 restera malgré tout sur une tendance positive. Et en la matière, les secteurs les plus en pointe cette année sont l'informatique (+ 38 % d'offres) et la fonction commerciale (+ 15 %).

Comment expliquez-vous l'intérêt croissant porté par les entreprises à l'Apec depuis une dizaine d'années ?
C'est le fruit d'un long travail, d'une relation entre les entreprises et l'Apec qui s'est créée au fil des années. Nous connaissons de mieux en mieux les entreprises et sommes à l'écoute de leur besoin. Cela explique donc qu'aujourd'hui 80 % des offres de recrutement émises par les entreprises passent notamment par l'Apec quand ce chiffre était d'environ 25 % il y a dix ans. Auparavant, le nombre d'offres d'emploi publiées dans la presse était largement supérieur à celui des offres publiées par l'Apec puis les deux courbes se sont rapprochées et enfin croisées. C'est une véritable reconnaissance des entreprises, à mesure que les méthodes de recrutement ont évolué et que l'Apec a amélioré son "sourcing". A mesure aussi que nous nous efforçons de répondre à leurs besoins de multiples manières, comme les forums.


L'organisation de forums sectoriels mettant en relation entreprise et cadres est un vrai succès."
Ces forums, de quoi s'agit-il exactement ?
Nous en avons organisé deux l'année dernière et comptons en réaliser encore plus cette année. Il s'agit de forums sectoriels organisés pour mettre en relation des entreprises et des cadres. Ils sont financés par les entreprises participantes et par les cotisations à l'Apec. Ce sont des événements qui demandent une grande préparation car les entretiens d'embauche ont lieu directement sur place. Chaque entreprise dispose d'un stand équipé d'un espace privatif où se déroulent les entretiens. Avant le forum, il faut donc assurer toute l'organisation : solliciter les entreprises, gérer la prise de rendez-vous pour les entretiens, etc. Le salon des ingénieurs, que nous avons réalisé la semaine dernière, a eu un grand succès avec plus de 3.000 ingénieurs qui se sont déplacés et chacun avait plusieurs entretiens.

Que pensez-vous des mesures proposées par le Premier ministre Dominique de Villepin pour lutter contre le chômage ?
Si les mesures proposées permettent de renforcer la tendance concernant l'emploi cadre, nous serons contents. Toutefois, ces mesures ne visent qu'indirectement la population active concernée par l'Apec. Plus globalement, les grands principes présentés par Dominique de Villepin semblent excellents. Il faut maintenant voir leur mise en œuvre.

Quels sont les grands projets de l'Apec à moyen et long terme ?
Nous travaillons encore et toujours à la fluidification du marché. C'est la tâche quotidienne des 870 salariés de l'Apec. Par ailleurs, nous avons défini en début d'année les grandes orientations pour 2005. Notre grand projet pour 2005-2006 est de mettre en place des services très personnalisés, que ce soit pour les 25.130 entreprises clientes où pour les quelque 400.000 cadres qui utilisent nos services pour trouver du travail.

Pouvez-vous nous en dire plus concernant ces services en préparation ?
Nous ne pouvons pas encore détailler ces projets mais l'idée est de proposer à la fois des solutions pour les cadres qui recherchent une mobilité et pour les entreprises en phase de recrutement. Aujourd'hui en France, une entreprise sur deux qui recrute des cadres s'adresse à l'Apec.

Quelles sont les conséquences pour l'Apec de la création des maisons de l'emploi par l'ANPE ?
L'Apec et l'ANPE travaillent depuis longtemps ensembles, dans une bonne entente. En ce qui concerne le projet des maisons pour l'emploi, c'est une initiative intéressante mais qui est très particulière à l'ANPE puisque leur objectif est de montrer que l'ANPE est présente partout en France, même en dehors des grandes villes. Nous allons voir comment cela va se mettre en place et comment, éventuellement, nous pouvons participer, en mettant à disposition de la documentation et des informations dans ces maisons pour l'emploi. Toutefois, la grande majorité de l'action de l'Apec est, de fait, concentrée pour moitié sur la région parisienne et, pour une autre moitié, dans les grandes villes.

Concernant le mode d'accès aux services de l'Apec, quelle est la proportion de cadres qui fréquentent les centres Apec et ceux qui recourent à votre site Internet ?
Notre site Web est très fréquenté. Sur 2004, il a enregistré plus de 25 millions de visites. Un chiffre en hausse de 31 % par rapport à 2003. Et ce chiffre progresse encore. Il est vrai que le site est une vraie mine d'informations, que ce soit pour les entreprises, qui ont accès à plus de 75.000 CV de moins de deux mois dans l'espace Candidapec, ou pour les cadres, dont 78.000 d'entre eux sont abonnés à notre service de "push" des offres. Enfin, les centres Apec demeurent très populaires avec plus de 61.000 personnes qui les fréquentent régulièrement. Au total, 400.000 cadres utilisent les services de l'Apec.

Quel a été votre tout premier job, votre toute première rencontre avec le monde du travail ?
J'ai travaillé pendant un mois d'août dans un secrétariat médical. Cela s'est très bien passé.

Parcours

Catherine Martin a été élue à la présidence de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), le 6 juin 2005. Elle succède à Jean-Louis Walter, secrétaire de la CFE-CGC. Elle est élue pour deux ans dans le cadre de l'alternance patronat-syndicats qui rythme la vie de l'Apec. Juriste de formation, Catherine Martin a successivement occupé les fonctions de directrice adjointe de la réglementation du travail, et déléguée au travail féminin au CNPF, puis de directrice des affaires sociales du syndicat national des ciments et chaux. Nommée directrice de l'emploi au CNPF en 1989, elle est entrée au conseil d'administration de l'Apec en 1990 et a été nommée membre du bureau en 1991. Elle a présidé la commission communication de l'Apec de 1997 à ce jour. Elle est depuis 1997 directrice adjointe des relations sociales du Medef en charge de l'emploi.

La rédaction

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