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04/01/2006
Qui sont les champions... de la musique
Le marché de la musique a enregistré au niveau mondial un chiffre d'affaires de 33,6 milliards de dollars (28,3 milliards d'euros) en 2004, en recul de 1,3 % par rapport à 2003, selon l'International Federation of the Phonographic Industry (Ifpi). C'est Internet, et plus particulièrement le piratage en ligne facilité par le système du peer-to-peer, qui est pointé du doigt pour expliquer ce tassement. Cette mauvaise santé du marché musical se ressent également en France où, selon le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), le chiffre d'affaires des éditeurs a chuté à 953 millions d'euros, soit son niveau d'il y a dix ans. Entre 2002, année où le marché a culminé, et 2004, le chiffre d'affaires des éditeurs a chuté de 26,8 %.
Et l'année 2005 ne se présente pas mieux. Sur les neuf premiers mois, les ventes en France ont cédé 1,2 % en valeur malgré une croissance de 2,8 % en volume, un phénomène lié à la stratégie tarifaire plus agressive des éditeurs. Le Snep précise que sur la même période en 2004, le chiffre d'affaires du marché s'élevait à 589 millions d'euros. Au niveau mondial, le premier semestre 2005 montre un recul de 1,9 % par rapport à la même période en 2004, selon l'Ifpi. Un marché qui se concentre de plus en plus Très internationalisé, le marché s'est historiquement concentré autour de cinq grands groupes, appelés majors ou encore Big Five. Mais, en 2004, s'est opérée la fusion de Sony Music (hors Japon) et de BMG qui a encore renforcé la concentration. Ce rapprochement entre le numéro deux et le numéro quatre du marché a donné naissance à un groupe beaucoup plus puissant et plus à même de concurrencer le leader du marché, Universal Music, filiale du groupe français Vivendi Universal.
Et ce processus de concentration n'est peut-être pas terminé. La fusion Sony-BMG repousse en effet très loin EMI et Warner Music en termes de part de marché. Ces deux derniers pourraient donc être tentés d'entamer un rapprochement. Autre éventualité : que l'un des deux leaders décide d'acquérir l'un des deux "petits" pour dominer le marché de la tête et des épaules. En France, la répartition du marché de l'édition musicale est relativement similaire à celle observée au niveau mondial. Fin 2004, Universal Music détenait 34,4 % de part de marché, selon le Snep. L'addition de Sony Music et de BMG permet d'estimer la part de marché du nouveau groupe à environ 31,5 %. Derrière, EMI détient 15,8 % et Warner Music 14 %. Avec 40,7 millions d'euros de chiffre d'affaires, les éditeurs indépendants représentent seulement 4,3 % du marché.
Par ailleurs, le Snep constate une emprise croissante des grandes surfaces spécialisées (GSS) sur la distribution de musique au détriment des hypermarchés. Alors qu'en 2003, 37,7 % des disques vendus l'étaient par les GSS, cette proportion atteint 39,4 % un an plus tard. Dans le même temps, les hypermarchés ont vu leur poids chuter de 38,5 % à 37 %. Si les grands magasins alimentaires sont très présents sur la variété française et les compilations, les magasins spécialisés dominent encore sur les autres genres musicaux, notamment sur le Soul/Funk/RnB, le répertoire classique et le jazz. Enfin, les disquaires indépendants ne représentent plus que 2,2 % du circuit de distribution. Les éditeurs misent sur une baisse des prix... et du nombre d'artistes signés Sur les deux dernières années, les prix pratiqués par les éditeurs français ont chuté d'environ 6 %. Un effort qui a été plus que répercuté auprès des consommateurs puisque les prix de détail ont cédé 15 % en moyenne entre 2003 et 2005. Cet effort tarifaire explique que, si sur les neuf premiers mois de l'année 2005, les ventes en volume ont connu une progression de 2,4 % par rapport à 2004, le marché en valeur enregistre une baisse de 11 % en comparaison avec le chiffre d'affaires sur la même période en 2004 et une chute de 23 % par rapport à 2003.
En revanche, les investissements marketing continuent leur progression. Ils étaient de 177,6 millions d'euros en 2004 contre 173,8 millions un an plus tôt. C'est entre 1995 et 2004 que le montant des budgets communication des éditeurs a véritablement explosé avec une croissance de 110 %. Mais, désormais, les budgets ont tendance à se concentrer sur les albums d'artistes, notamment les nouveaux talents - français ou étrangers - au détriment de la promotion des compilations musicales (- 32 % des investissements en 2004).
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