Opter pour le fleet management

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Avec un parc de plus de 280.000 véhicules en fleet management fin 2005, la France se situe loin derrière ses voisins anglo-saxons où cette pratique est bien plus répandue. Le fleet management est une formule qui permet à une entreprise, propriétaire de son parc automobile, de le faire gérer par un prestataire externe. Il s'adresse essentiellement aux entreprises qui possèdent au moins 50 véhicules, même si la formule peut s'adapter à des parcs plus réduits. Quels sont les services proposés ? Comment choisir le bon prestataire et la formule adaptée ? Tour d'horizon du fleet management.


Deux formules : en reddition de compte ou en forfait
Il existe deux types d'offre en fleet management. La plus courante est le fleet management "en reddition de compte". Il s'agit en fait d'une refacturation "à l'euro près" du prestataire à l'entreprise cliente. Cette dernière continue de supporter les risques techniques (coût d'entretien et réparation, coût des véhicules de remplacement, etc.), mais optimise sa gestion. L'entreprise supportant ici tous les coûts inhérents à la flotte, plus celle-ci est importante plus la mutualisation des risques joue. "Le fleet en reddition de compte convient notamment aux grands comptes pour lesquels l'offre adaptable doit répondre à une utilisation très spécifique de la flotte", précise Bernard Vanneste, directeur général adjoint chez ALD Automotive, numéro un du fleet management en France, selon le Syndicat national des loueurs de voitures en longue durée (SNLVLD).

Le forfait devrait nettement se développer" Bernard Vanneste, ALD Automotive

Plus rare, le fleet management "en forfait", comme son nom l'indique, consiste à payer une prestation pour une durée et un kilométrage définis au préalable. Contrairement à la location longue durée (LLD), il n'y pas de loyer financier dans le fleet management en forfait. Là, c'est le prestataire qui prend en charge les risques. "Cette formule est récente, mais elle devrait nettement se développer à l'avenir", précise Bernard Vanneste. L'avantage du forfait pour le client est la maîtrise du coût qui est identique tous les mois, ce qui permet de budgétiser.

En pratique, l'entreprise qui possède un parc automobile peut confier sa gestion à un prestataire. Le prestataire reprend alors à son compte les accords avec les garages ou concessionnaires, voire les renégocie, ou en trouve de meilleurs. "Toutefois, dans le cas du fleet management en forfait, nous ne reprenons que des véhicules ayant un an ou moins, et pas plus de 20.000 kilomètres", prévient Bernard Vanneste.


Les services proposés à la carte
Le fleet management s'appuie sur différentes prestations et options, à savoir :

La maintenance et l'entretien des véhicules
La possibilité d'obtenir un véhicule de remplacement si besoin est
La gestion des pneumatiques (changements saisonniers)
La prise en charge de l'assurance
La gestion des sinistres...

Le prestataire peut également gérer la carte carburant pour le compte client et pister les anomalies (consommation d'essence supérieure à la normale, capacité de plein dépassée...). "La carte carburant est paramétrable : par exemple interdire de faire le plein d'essence le week-end ou de dépasser 50 litres selon une fréquence déterminable, explique Bernard Vanneste. Cette prestation est très souscrite par les entreprises qui souhaitent réduire leur coût carburant sans perdre de temps à vérifier tous les véhicules."

Nous fournissons aussi les états fiscaux" Bernard Vanneste, ALD Automotive

Tous les mois, le client reçoit les états de gestion et les états des anomalies (dépassements de date de révision, anomalies de fonctionnement...). Certains prestataires proposent à leurs clients de suivre la gestion de leur flotte via Internet. Il est possible de faire des requêtes sur de nombreux critères comme, par exemple, celui du prix de revient ou bien des coûts de gestion, voire du nombre de réparations effectuées. Des services qui vont jusqu'aux tâches administratives. Bernard Vanneste de préciser : "Nous fournissons aussi, systématiquement, les états fiscaux : amortissement non déductible, taxe professionnelle, taxe sur les véhicules de société..."

En résumé, le fleet management permet d'optimiser le coût de détention et de gestion d'un parc automobile. Le prestataire apporte une expertise sur la complexité technique de plus en plus importante des véhicules (la plupart requièrent aujourd'hui des compétences informatiques et non plus uniquement mécaniques), connaissances sans cesse maintenues à jour. La mutualisation des coûts permet de réduire la facture jusqu'à 20 %. Le suivi est constant, permettant de maîtriser les temps de réparation ou de révision, et les actions effectuées.


Bien choisir son prestataire
Globalement, il existe en France deux catégories de prestataires : ceux détenus par un organisme bancaire et ceux appartenant à un constructeur automobile.

Les références mais également la fidélité des clients dans le temps sont un excellent critère de sélection" Bernard Vanneste, ALD Automotive

Les prestataires filiales de groupes financiers - tel que ALD Automotive et Arval (voir la liste des prestataires) - sont multimarques, c'est-à-dire qu'ils ont des accords avec plusieurs constructeurs et non pas un seul. Ils sont donc bien placés pour gérer une flotte hétérogène. "C'est également un bon moyen de satisfaire certains collaborateurs ou cadres supérieurs qui souhaitent choisir une marque propre à leur goût", souligne Bernard Vanneste. Quant aux prestataires adossés à des constructeurs, ils gèrent à 90 à 95 % de véhicules de leur propre marque. "D'ailleurs, ils seront sans doute plus compétitifs de ce point de vue là car ils ont un meilleur accès aux usines et aux compétences", note Bernard Vanneste. On peut citer par exemple Diac, la filiale de Renault, ou encore DCS, filiale de Daimler-Chrisler.

Après avoir fait le choix du type de prestataire, la première démarche à suivre pour arrêter son choix est de se rendre sur place et visiter les plateaux de travail. Vous pourrez comparer les prestations proposées par les différents acteurs. Ensuite, "leurs références mais également la fidélité des clients dans le temps sont un excellent critère de sélection", souligne Bernard Vanneste d'ALD. Pensez également à vérifier l'étendue du réseau du prestataire. "Un directeur financier ira sans doute plus facilement discuter avec un acteur financier telle une filiale de banque, alors qu'une TPE ou PME se dirigera plutôt vers un concessionnaire local", caricature le directeur général adjoint d'ALD. Or, la répartition de ces deux types d'interlocuteur varie suivant les villes.


Passer du fleet management à la LLD
Suivant le type d'utilisation de vos véhicules, vous pourrez également choisir entre le fleet management et la location longue durée (LLD). Contrairement au fleet management, l'entreprise qui fait appel à la LLD, n'est plus propriétaire des véhicules qu'elle utilise. Pour Bernard Vanneste, "en dehors de la problématique du financement, une entreprise qui compte faire peu de kilomètres et conserver ses véhicules sur une longue durée devrait opter pour le fleet management. Par contre, si elle veut faire davantage de kilomètres et conserver ses véhicules moins longtemps, elle optera plus vraisemblablement pour la location longue durée". En France, la LLD concernait, fin 2005, plus de 910.000 véhicules. En outre, le lease back est un système qui permet à une entreprises de vendre tout ou partie de son parc automobile à un prestataire qui le lui loue en retour. On peut ainsi passer du fleet management à la LLD, entre autre pour préserver sa capacité de financement. Et côté prestataires, ceux intervenant dans le fleet management proposent le plus souvent également de la LLD.