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ENTREPRISE
 
17/05/2006

L'Europe : un facteur de croissance selon les patrons de PME

Une enquête Ipsos pour la CGPME revient sur la perception de l'UE par les dirigeants de PME. Peu informés mais favorables à ses actions, ils appellent à une harmonisation fiscale et sociale des Vingt-cinq.
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Méthodologie

Enquête réalisée par Ipsos du 29 avril au 2 mai par téléphone auprès de 603 dirigeants d'entreprises de 10 à 249 salariés, répartie par taille et par secteur d'activité.

La CGPME, confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises, a mené une enquête auprès des dirigeants de PME pour recueillir leur perception des actions de l'Union européenne à leur égard. Pour cela, Ipsos a interrogé 603 dirigeants d'entreprises de 10 à 249 salariés. Il apparaît que pour près de trois quarts d'entre eux, l'appartenance à l'Union européenne bénéficie à leur croissance.

L'Union européenne est jugée un atout pour la croissance des PME
Selon 72 % des dirigeants de PME, l'Union européenne est un atout pour leur croissance. 52 % sont plutôt d'accord avec cette idée, et 20 % tout à fait d'accord. Pour Jean-François Roubaud, président de la CGPME, "ce score démontre la conviction des dirigeants économiques que l'Europe est une chance pour le développement des marchés, la croissance et l'emploi."

Question : Si je vous dis "l'Union européenne constitue
un atout pour la croissance des PME", vous êtes :
(Source : Ipsos)
Tout à fait d'accord
20 %
Plutôt d'accord
52 %
Total d'accord
72 %
Plutôt pas d'accord
19 %
Pas du tout d'accord
6 %
Total pas d'accord
25 %
Ne se prononce pas
3 %

Les patrons d'entreprises de plus de 20 salariés se montrent d'ailleurs plus convaincus que ceux gérant de plus petites structures. En effet, 81 % des dirigeants d'entreprises de 20 à 49 salariés et de 100 à 249 salariés ainsi que 73 % des patrons de 50 à 99 salariés estiment que l'Union favorise leur croissance. Ceci est particulièrement vrai dans les secteurs des services (78 %) et de l'industrie (77 %), tandis que les patrons du commerce et du BTP se montrent plus réservés (respectivement 65 et 64 %).


Les dirigeants de PME se disent très peu informés
Plus inquiétant, le niveau d'information des dirigeants interrogés sur les mesures prises par l'Union européenne en faveur des PME. Près de neuf patrons sur dix (88 %) se déclarent peu informés sur le sujet. Plus du tiers (36 %) s'estiment même "pas informé du tout".

Le niveau d'information des patrons de PME augmente avec la taille de l'entreprise. Ainsi, si 4 % seulement des dirigeants d'entreprises de 10 à 19 salariés se disent informés, ils sont 24 % chez les chefs d'entreprises de 50 à 99 salariés et 23 % parmi les patrons de 100 à 249 salariés. Et c'est le secteur de l'industrie qui se révèle le plus au courant.

Question : Vous-même, patron de PME, vous estimez-vous bien informé sur les mesures prises par l'UE en faveur des PME ?
(Source : Ipsos)
Tout à fait informé
2 %
Plutôt informé
10 %
Total informé
12 %
Plutôt pas informé
52 %
Pas du tout informé
36 %
Total pas informé
88 %
Ne se prononce pas
-

Pour Jean-François Roubaud, l'affaire est entendue. "On l'avait bien vu au moment du référendum : l'Europe n'arrive pas à communiquer avec les citoyens, à diffuser l'information sur ses nombreux programmes et actions, à faire partager sa vision et ses projets. Il en est de même dans le domaine économique." D'autant plus dommage, selon lui, que précisément "l'Europe se fixe comme priorité le développement des PME."

A noter, pour le rassurer, que plus les dirigeants sont informés, plus ils jugent l'Union européenne comme un atout pour leur croissance. Les patrons se disant informés sont plus nombreux à penser que l'Union leur est bénéfique (90 %) que ceux qui ne sont pas informés (69 %), et a fortiori que ceux qui ne sont "pas informés du tout" (57 %). Amplifier le niveau d'information des dirigeants de PME sur le sujet permettra sans doute d'accroître l'opinion favorable sur l'influence de l'Union européenne sur la croissance des PME.


L'harmonisation fiscale est la priorité des patrons de PME
Les patrons de PME, interrogés sur les domaines dans lesquels l'Europe devrait agir en priorité, ont placé en première place l'harmonisation fiscale. Avec 73 %, ce thème arrive largement en tête, devançant l'harmonisation sociale, également plébiscitée par près d'un dirigeant sur deux (46 %). Les autres domaines d'action sont cités nettement moins fréquemment. Le soutien à la création d'entreprise, la facilitation de l'accès au financement et l'association des PME à l'élaboration des réglementations les concernant sont évoqués par 16 % des patrons, devant la simplification de l'accès aux marchés publics (13 %), le soutien à l'innovation (11 %) et le développement des parcours de formation (6 %).

Ce sont surtout les patrons des petites entreprises qui citent l'harmonisation fiscale (58 % contre 46 % dans les entreprises de plus de 100 salariés) et l'harmonisation sociale (78 % contre 52 %). En revanche, les entreprises de plus de 100 salariés attachent davantage d'importance que les patrons de petites entreprises au soutien à l'innovation (20 % contre 4 %) et à l'association des PME à l'élaboration des réglementations les concernant (23 % contre 5 %).

Question : Pour favoriser la croissance des PME, quels sont les deux domaines dans lesquels vous souhaitez que l'UE agisse en priorité ?
(Source : Ipsos)
L'harmonisation fiscale
73 %
L'harmonisation sociale
46 %
Le soutien à la création d'entreprise
16 %
La facilitation de l'accès au financement
16 %
L'association des PME à l'élaboration des réglementations les concernant
16 %
La simplification de l'accès aux marchés publics
13 %
Le soutien à l'innovation
11 %
Le développement des parcours de formation
6 %
Ne se prononce pas
2 %

Et Jean-François Roubaud de conclure ainsi : "Les patrons de PME attendent des responsables politiques bien plus que des aides directes à leur activité, que ceux-ci fixent des règles du jeu claires et donc un cadre général favorable au développement des échanges, de l'activité économique et de l'emploi."

Quelques différences émergent toutefois selon les secteurs d'activité. Ainsi, les patrons dans l'industrie citent moins l'harmonisation fiscale que la moyenne (63 % contre 73 %) et mettent plus en avant la facilitation de l'accès au financement que l'harmonisation sociale (39 % et 22 %).


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