Un plan pour aider les "gazelles" à s'envoler

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Programme croissance PME

Si notre économie compte de très nombreuses "souris", les très petites entreprises, et beaucoup "d'éléphants", les grandes entreprises à rayonnement mondial, elle manque d'entreprises intermédiaires. En cause, selon les économistes, l'incapacité de ces PME à maintenir au-delà de trois ou quatre années consécutives un taux de croissance élevé et ainsi atteindre une taille critique. Le programme Croissance PME présenté par le gouvernement le 11 mai dernier, veut notamment promouvoir ces "gazelles", trop rares dans le bestiaire de nos entreprises.


Le statut d' "entreprise de croissance" :
Le premier volet de ce programme vise à créer un statut d' "entreprise de croissance" qui sera délivré aux PME réalisant une performance exceptionnelle, selon un critère qui sera défini lors du vote de la disposition dans la loi de finance. Cette performance sera probablement mesurée en fonction de la croissance de la masse salariale, par exemple une croissance de l'ordre de 20% pendant deux ans, ou de l'évolution du chiffre d'affaires. Les entreprises qui entreront dans ce cadre devraient bénéficier de deux mesures de soutien :

  Un gel de l'impôt sur les sociétés pendant la période de croissance. La hausse des bénéfices de l'entreprise ne sera pas répercutée sur le montant de l'IS et l'entreprise paiera donc le même montant d'IS que l'année précédente. Cette mesure vise à encourager le réinvestissement des bénéfices.

  Un décalage de six mois du paiement des cotisations des salariés embauchés pendant la période de croissance. L'entreprise concernée ne paiera aucune charge durant les six premiers mois. Cette somme sera reportée sur les trois années suivantes afin d'alléger leur trésorerie.


Le label "gazelle" :
Un autre volet du programme consiste à identifier et labelliser chaque année les 2.000 PME ayant enregistré la plus forte croissance sur deux années consécutives. Un projet qui répond à plusieurs objectifs :

  Donner aux entreprises une forte visibilité et un élément de reconnaissance qui soit un atout dans leurs relations avec leurs partenaires, leur banque ou pour recruter.

  Créer un réseau entre les "gazelles de l'année" et les entreprises des promotions précédentes et y associer des partenaires financiers, banques, investisseurs de proximité, experts de la sphère juridique et syndicats de dirigeants. Contactés et rassemblés par le ministère des PME, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales, ces partenaires devront contribuer au maintien de la croissance de ces entreprises en leur apportant des solutions.

Comptant entre 5 et 249 salariés et réalisant obligatoirement moins de 50 millions de chiffre d'affaires, les 2.000 entreprises de la promotion "gazelles 2005" ont enregistrées en moyenne une croissance cumulée de 198 % de leur CA sur les exercices 2003 et 2004. Elles ont aussi plus que doublé leur masse salariale sur la période.

Le secteur des services aux entreprises est le plus fertile en "gazelles", puisque 28 % d'entre elles en sont issues, suivi du commerce (20 %). Les "gazelles" sont plutôt jeunes, un tiers d'entre elles ont entre 2 et 5 ans d'existence, mais rarement toutes neuves, seulement 17 % ayant moins de 2 ans. Enfin, les PME de plus de vingt ans sont les plus rares, environ 9 % des "gazelles".