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24/05/2006
Les leçons des grandes erreurs de décision
Plus de la moitié des décisions ne produisent pas les résultats escomptés, selon une étude récente. Tel est le constat surprenant qui ressort d'une analyse approfondie de 400 décisions importantes prises par de hauts dirigeants d'entreprises ou d'institutions publiques, en Europe et aux Etats-Unis. Comment expliquer un tel taux d'échec ?
Trois principes permettent d'éviter les principaux pièges mis en évidence par l'étude :
Trop de décideurs semblent oublier que les autres parties prenantes n'ont pas forcément les mêmes intérêts qu'eux. Ainsi, le maire de Denver a négligé le fait que United Airlines et Continental Airlines, partenaires indispensables à la réussite du projet, avaient réalisé des investissements importants dans l'ancien aéroport. La construction d'un nouveau complexe signifiait de lourdes pertes pour eux. Se garder de la tendance à s'aligner sur la position dominante Lorsqu'une opinion est majoritaire ou exprimée de façon très virulente, nous avons tendance à lui accorder une importance excessive. Or, chercher un consensus ne signifie pas se ranger à l'avis de la majorité. On gagne souvent à élaborer des solutions créatives en tenant compte des opinions minoritaires. Préférer la médiation à la décision unilatérale Même si une décision semble être la meilleure possible, l'imposer ou mettre les autres parties prenantes devant le fait accompli est un facteur d'échec. Malgré le temps et les concessions qu'elle exige, la concertation doit être privilégiée : en conférant à la décision une plus grande légitimité, elle en facilite d'autant la mise en uvre. 3. Veiller à la rigueur de l'analyse Enfin, l'échec sanctionne souvent un manque d'objectivité. L'étude a montré qu'un grand nombre d'erreurs auraient pu être évitées si toutes les informations à la disposition des décideurs avaient été correctement interprétées et utilisées. Il faut être particulièrement attentif à deux aspects souvent négligés : Se méfier des biais dans l'utilisation des outils d'aide à la décision Consciemment ou non, nous utilisons souvent les outils d'aide à la décision pour renforcer nos convictions plutôt que pour explorer des voies nouvelles. Ainsi, les responsables d'Eurodisney se sont contentés d'étudier la faisabilité du projet de parc à Marne-la-Vallée, au lieu d'évaluer et de comparer différentes options d'emplacements possibles. Se donner les moyens d'apprendre du passé Il faut se méfier de la tendance à répéter ses erreurs. Pour cela, il est nécessaire de faire en sorte de pouvoir tirer les enseignements des décisions prises dans le passé. Cela suppose de garder trace des décisions prises, puis d'en analyser rétrospectivement le mode d'élaboration et les résultats. Pour conduire ces analyses au mieux, il est important de lutter contre la dissimulation des erreurs et des insuffisances, en promouvant un climat où les échecs sont perçus comme des opportunités de progrès. C'est en effet paradoxalement au sein des organisations où "l'échec n'est pas permis" que l'on rencontre souvent les fiascos les plus retentissants.
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