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Diagnostiquer le risque propre à l'entreprise |
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L'analyse préalable du risque routier dans l'entreprise est une étape fondamentale à tout plan de prévention. Le risque routier a en effet des caractéristiques spécifiques pour chaque établissement, en fonction de son organisation et de son activité. Une entreprise de transport de marchandises ne sera pas sujette aux mêmes accidents qu'une entreprise dont les principaux déplacements sont ceux du service commercial. Il faut également chiffrer ce risque : "les dirigeants n'ont souvent pas conscience du coût des accidents routiers pour leur entreprise, coûts induits compris", note Gérald Ploquin. Il s'agit ensuite de s'interroger sur les causes réelles des accidents. "On a souvent tendance à considérer que les accidents sont dus au comportement du conducteur au moment des faits", rappelle le délégué de PSRE. Il faut donc aller au-delà des premières impressions. |
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Communiquer régulièrement auprès des salariés |
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Des actions de communication sur les grands
thèmes de la sécurité routière sont utiles si elles sont régulières.
"Il faut lutter
contre le zapping,
les actions ponctuelles non inscrites dans le temps, car elles ne changent pas les comportements en matière de conduite", explique Gérald Ploquin.
Il faut lutter contre le zapping, les actions ponctuelles non inscrites dans le temps."
Gérald Ploquin |
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Une action de communication tous les deux ou trois mois est ainsi conseillée. Elle peut faire l'objet d'une publication spécifique, d'une rubrique dans la lettre interne de l'entreprise ou être tout simplement abordée lors des réunions de salariés. Les informations nourrissant le contenu de ces actions de communication peuvent être trouvées auprès de la sécurité routière, de l'association Prévention routière ou des collectivités locales. Vous pouvez également faire appel à des intervenants extérieurs pour animer des conférences. |
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Proposer des formations |
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En parallèle de ces actions de communication, des stages de formation peuvent être mis en place. Il faut alors faire appel à des prestataires spécialisés. Différents types d'actions peuvent être envisagés : des études de cas d'accident, des audits et des stages de conduite, en conditions réelles ou en simulateur.
Le coût de telles formations varie beaucoup en fonction de la taille de l'entreprise. "On raisonne généralement en termes de nombre de véhicules dans la flotte de l'entreprise, commente Gérald Ploquin. Il faut compter entre 150 et 200 euros par véhicule pour les petites entreprises et 20 à 30 euros pour les grandes. Cela équivaut généralement à une part de 8 à 10 % du budget assurance des véhicules concernés." |
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Sécuriser sa flotte de véhicules d'entreprise |
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Le bon état des véhicules de la flotte d'entreprise est évidemment une donnée fondamentale. "En France, la qualité du parc automobile en entreprise est désormais correcte, note le délégué de PSRE. Des progrès peuvent cependant être encore faits sur les véhicules utilitaires légers qui ne disposent pas toujours de séparation entre les parties chargement et conducteur." La location longue durée de véhicules et les contrats de maintenance qui lui sont généralement associés (voir article) peuvent permettre à l'entreprise de garantir la sécurité sans alourdir la gestion quotidienne.
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Placer le conducteur dans un environnement favorable |
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Même s'ils sont le résultat d'une erreur du salarié au volant, les accidents sont parfois influencés par l'environnement de conduite dans lequel il se trouve.
Une mission trop remplie, un itinéraire plus rapide mais moins sûr, un stress excessif peuvent ainsi altérer les réflexes et la concentration du conducteur. L'évaluation et l'amélioration de l'environnement de conduite est donc un axe de prévention majeur, même s'il demande parfois une remise en question en profondeur de l'organisation de l'entreprise.
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Responsabiliser les conducteurs |
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"On remarque que les parcs d'entreprise où les véhicules sont affectés à un salarié sont moins accidentés que les autres", note Gérald Ploquin. Responsabiliser les conducteurs en leur attribuant une voiture donnée ou en leur faisant remplir une fiche de prise en charge contribue donc à la réduction des accidents par négligence.
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Débanaliser les accidents |
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En tout état de cause, un accident ne doit jamais tomber dans l'anonymat une fois le constat d'assurance envoyé. Une procédure de suivi doit être mise en place. "Un petit entretien d'une dizaine de minutes pour faire le point sur les causes de l'accident est utile", rappelle Gérald Ploquin.
Les parcs où les véhicules sont affectés à un salarié sont moins accidentés que les autres"
Gérald Ploquin, PSRE |
Sans en faire un conseil de discipline pour autant : il s'agit surtout de débanaliser l'accident. Des sanctions financières, comme le paiement de la franchise après un certain nombre d'accidents, peuvent être envisagées à condition que la responsabilité réelle du salarié soit véritablement prouvée. Quant à la prime de non accident, elle présente l'inconvénient de considérer comme extraordinaire une situation qui devrait tient de la normalité. |
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Agir sur les déplacements domicile-travail |
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Les deux tiers des accidents routiers en entreprise ont lieu lors du trajet domicile-travail. Si légalement ces accidents ne sont pas de la responsabilité de l'employeur, de plus en plus d'enquêtes sont menées pour évaluer son implication effective (consommation d'alcool avant de prendre le volant notamment). Des actions pour sécuriser les déplacements domicile-travail sont donc à envisager. Il peut s'agir de stimuler le covoiturage, en mettant en place un outil de gestion de la demande et de l'offre. Les grandes entreprises peuvent également demander aux collectivités compétentes une adaptation des transports en commun pour limiter les trajets en voiture.
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Adapter les infrastructures routières |
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L'environnement routier aux abords de l'établissement se révèle souvent source de nombreux accidents. Une enquête auprès des conducteurs de l'entreprise peut permettre de mettre en lumière les aménagements susceptibles d'améliorer la sécurité. Le déplacement d'un abri bus, l'élagage de branches d'arbre, la redéfinition de la signalétique ou l'amélioration des marquages au sol sont par exemple des actions peu coûteuses et faciles à mettre en oeuvre rapidement. Des projets à plus long terme peuvent ensuite être envisagés comme la construction d'un rond-point.
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Se regrouper par bassin d'emplois |
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Un plan sécurité routière prend une plus grande ampleur s'il est conjointement mené par plusieurs entreprises. Depuis 2003, PSRE accompagne six sites pilotes autour du projet "50Cinq" : plusieurs entreprises d'un même parc d'activité ou d'un même bassin d'emploi s'associent pour réduire leur insécurité routière de 50 % en 5 ans. "Les grandes entreprises ont pour la plupart des plans de sécurité routière, ce qui n'est pas le cas des PME, note Gérald Ploquin. En s'associant, elles peuvent avoir une action directe sur les infrastructures routières et les politiques de transports en commun." Elles peuvent également développer le covoiturage à plus grande échelle. PSRE aide les entreprises qui souhaitent se regrouper pour un tel projet, en leur apportant une méthodologie et leur expérience.
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