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ENTREPRISE
 
02/08/2006

Tutoyer ou vouvoyer, comment choisir

Entre un "vous" qui impose une distance et un "tu" parfois forcé, il n'est pas toujours facile de choisir. D'autant que la culture d'entreprise vient souvent s'en mêler. Voici quelques pistes pour éviter les impairs.
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"- Bonjour, je m'appelle Pierre et je suis stagiaire. Et toi, tu fais quoi ?
- Moi, je suis le DG." Le tutoiement en entreprise peut conduire à des situations délicates. Arrivant des Etats-Unis - où le "you" ne distingue pas les deuxièmes personnes du singulier et du pluriel - la déformalisation des relations professionnelles commence à se généraliser. Elle cohabite donc avec notre "vous", signe de respect ou de distance. Pour éviter de se retrouver dans la situation de ce stagiaire, voici quelques conseils.


Le "vous" distancie, le "tu" déformalise
Pour déterminer quel pronom utiliser, la proximité dans l'activité quotidienne joue un rôle. Les membres d'un même service se tutoieront souvent, alors qu'ils pourront vouvoyer les autres salariés de l'entreprise. Le pronom "vous" indique la distanciation, indispensable dans les rapports professionnels. Mais il est également possible de vouvoyer et d'appeler l'autre par son prénom, ce qui constitue un rapprochement. Une solution intermédiaire parfois pratique en cas d'hésitation, avec des supérieurs hiérarchiques notamment. En revanche, attendez que votre supérieur vous le propose pour le tutoyer.

Sauf cas extrême, il faut savoir s'adapter à son interlocuteur. Et si un collègue (a fortiori votre patron) vous le demande, savoir le tutoyer. Le lui refuser serait le signe indiscutable que vous désirez mettre une distance entre vous deux. De plus, cela pourrait être contraire à la culture de l'entreprise qui, généralement, tend à déformaliser les relations de travail.

Un paramètre de la culture d'entreprise
Toute la difficulté consiste à découvrir les codes identitaires de l'entreprise. Au même titre que la manière de s'habiller ou celle de manager, la façon de s'adresser à ses collègues et à ses supérieurs fait partie des usages qu'il vaut mieux maîtriser très rapidement en arrivant dans une nouvelle société. Personne ne souhaite donner une mauvaise première impression… Ces règles n'étant pas écrites, rien n'empêche, pour apprendre ce qui constitue l'identité de l'entreprise, de poser quelques questions à un collègue sympathique : le service déjeune-t-il ensemble, un "friday-wear" est-il prévu, tutoie-t-on le supérieur… Cela vous aidera à mieux "sentir" l'atmosphère de votre société.

Certes, on peut reprocher au tutoiement imposé, à l'utilisation du prénom et au port d'un habillement parfois perçu comme uniformisant de forcer une sociabilité qui nie les identités et infantilise les collaborateurs. C'est toute l'ambivalence de l'"esprit d'entreprise", à la fois moyen de consensus social et facteur d'homogénéisation des identités. En l'occurrence, le "tu" implique un rapprochement psychologique qui peut apparaître comme manipulatoire, en donnant l'illusion d'une amitié. Si le tutoiement correspond à la culture de l'entreprise, il est préférable qu'il soit généralisé au plus grand nombre, afin de ne pas créer d'incompréhensions. Car si une pratique - tutoiement ou vouvoiement - est la règle pour tous, elle n'a plus de signification ou d'incidence particulière.

Secteurs et types d'interlocuteurs particuliers
Il existe certains types d'interlocuteurs qu'il vaut mieux ne pas tutoyer. Dans une relation client-fournisseur par exemple, à moins d'être devenus proches au fil du temps, passer du "vous" au "tu" risque de conférer à la relation une dimension affective qui pourrait devenir problématique. A l'inverse, certains secteurs sont réputés pour tutoyer par automatisme, à l'instar des métiers créatifs - publicité, spectacle, mode… - ou des start-ups. Se renseigner au préalable vous évitera de passer pour un novice.

Choisir ce qui vous convient le mieux
Il est parfois difficile de se faire à la culture de l'entreprise et aux usages qui y ont cours. En cas de blocage absolu au tutoiement, mieux vaut, pour ne pas paraître affecté, énoncer sa difficulté et conserver l'expression qui vous est la plus naturelle... quitte à la faire évoluer avec le temps.

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