Qui sont les champions... du foie gras

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Trois grands se partagent le marché
Euralis Gastronomie, activité de foie gras de la coopérative Euralis, regroupe 700 producteurs du grand ouest autour de quatre marques complémentaires : Montfort et Bizac, axées sur le grand public, Rougié, positionnée sur les professionnels de la restauration et à l'exportation, et Pierre Champion, dédiée à la vente à distance. Une diversification des positionnements qui assure au groupe coopératif un leadership confortable avec 343 millions d'euros de chiffre d'affaires et près d'un tiers du marché.

La spécialité glacée au foie gras remporte le grand prix de l'innovation 2007 des professionnels de la restauration (© Rougié)

Deuxième vendeur mais loin derrière, Delpeyrat annonce 180 millions d'euros pour 2005. Egalement contrôlé par une coopérative, Maïsadour, le groupe détient les marques Delpeyrat, sur la grande distribution, l'export et la restauration, Sarrade (grossistes) et Canard du Midi (vente aux industriels et à distance).

Labeyrie clôt le trio de tête avec 67 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il est toutefois numéro un en termes de notoriété et de part de marché sur la grande distribution grâce à sa présence exclusive en GMS. Un segment sur lequel il est indétrônable. A l'origine petite société bordelaise spécialisée dans les produits du terroir, Labeyrie, en se développant, a changé de nombreuses fois de propriétaire et appartient désormais au groupe islandais Alfesca. Son domaine de prédilection : les produits gastronomiques festifs, essentiellement le saumon et le foie gras.

Un marché en pleine concentration
Euralis et Delpeyrat ont récemment renforcé leurs positions par des acquisitions, contribuant ainsi à concentrer le marché. Les trois premiers groupes contrôlent aujourd'hui près de 60 % du marché.

Présent sur le secteur du foie gras depuis seulement 1995, le groupe coopératif Euralis a développé son activité par rachats successifs. Il s'est d'abord lancé sur le marché en acquérant Grimaud Montfort (GMD). En 2002, il intègre ensuite Rougié Bizac International (RBI), puis, en 2005, GMD et RBI fusionnent pour créer la nouvelle entité Euralis Gastronomie.

De son côté, Maïsadour, coopérative maison mère de Delpeyrat, a pris le contrôle, il y a quelques mois, de VVH, ce dernier détenant Canard du Midi et Saint-Jours Foie Gras. Un rapprochement qui permet au groupe aquitain d'atteindre une taille critique - il a quasiment doublé son chiffre d'affaires sur le segment foie gras - et de faire face au premier fabricant français.


L'international comme relais de croissance
Pourtant, la croissance n'est pas à attendre sur le marché domestique. Les marges de progression s'annoncent faibles et les producteurs n'arrivent pas à désaisonnaliser la consommation de foie gras. Un constat qui les incite à se tourner vers l'international, où le potentiel de croissance est très important. Depuis dix ans, la consommation y augmente de 15 % par an, soit trois fois plus vite qu'en France.
L'Espagne est le premier client de la France, secondé par un nouvel arrivant, le Japon. D'autres pays se mettent également à consommer ce produit de luxe, tels Hong-Kong, Singapour ou encore la Chine.

Les principaux pays importateurs de foie gras - 2005 (en millions d'euros - source : Douanes)

Euralis Gastronomie est le premier exportateur français avec sa marque dédiée, Rougié. Le groupe revendique 35 % de part de marché à l'export, soit 15 % de ses ventes. Un chiffre relativement faible mais qui devrait croître au vu de la stratégie de prises de participations dans des sociétés locales, au Canada et en Bulgarie. Au Canada, l'offre de produits locaux doit lui permettre d'attaquer plus facilement les marchés nord-américains où les États-Unis appliquent une surtaxe de 100 % sur les importations françaises de foie gras.

Dernières innovations

Les bouchées apéritif Montfort élues saveur de l'année 2007   La recette de foie gras Hallal de Labeyrie   La préparation glacée à base de foie gras de Rougié

De son côté, Delpeyrat, outre sa filiale espagnole Delpeyrat Iberica, vise les marchés asiatiques et a conclu un partenariat avec Jifa, groupe chinois de l'agroalimentaire. L'entreprise française apporte son savoir-faire industriel et commercial tandis que Jifa conserve la maîtrise de l'outil industriel. Une opération qui devrait lui permettre de faire progresser la part de l'export dans son chiffre d'affaires de 10 % actuellement à 25 % d'ici 2010.


2007 : la hausse des prix
Malgré ce contexte, 2007 s'annonce une année délicate pour les producteurs de foie gras entre crainte d'une recrudescence de grippe aviaire et pression accrue des défenseurs des animaux qui s'insurgent contre la pratique du gavage. Surtout, les producteurs savent que la forte hausse du prix des céréales va affecter les ventes de la prochaine saison des fêtes. Le coût de production d'un foie gras a dernièrement augmenté de 10 %. Une hausse qui devrait se répercuter sur les prix de 2007.