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Entreprise
 
17/07/2007

Comment soutenir le développement à l'export des PME

Les PME représentent 80 % des entreprises exportatrices françaises mais seulement 15 % du chiffre d'affaires national à l'étranger. Les préconisations du Conseil économique et social pour pallier cette faiblesse.
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Malgré le montant record de ses exportations en 2006, en hausse de 8,6 % par rapport à 2005, la France doit retravailler une faiblesse de taille pour maintenir le cap : le poids des PME françaises dans le commerce mondial demeure beaucoup trop faible. Le Conseil économique et social, CES, s'est penché sur la question et émet ses recommandations dans un avis rapporté par Jean-François Roubaud, président de la CGPME.

Des PME trop timides

Sur près de 2,5 millions d'entreprises françaises, seules 4 % d'entre elles sont actives sur les marchés extérieurs. Parmi elles, on compte 79 % de PME indépendantes mais leur part dans le chiffre d'affaires total des exportations n'excède pas les 15 %. Des chiffres qui révèlent une faiblesse structurelle. Elles sont de trop petite taille, sachant que plus les firmes sont de dimension importante, plus leur probabilité de se développer à l'international est grande. L'Hexagone compte ainsi 6,5 % d'entreprises entre 10 et 49 salariés et 1,1 % entre 50 et 249 salariés contre 14,2 % et 2,3 % en l'Allemagne.

 

Améliorer le cadre des échanges internationaux pour les PME

Les dirigeants de PME connaissent trois principaux obstacles au développement de leur entreprise dans les marchés extérieurs : le manque de temps, l'insuffisance de leurs moyens humains et des difficultés de financement. Et pour y remédier, le CES émet plusieurs propositions :

» Déployer auprès des PME, des conseillers du commerce extérieur et des techniciens de l'export. D'après le rapport, le recours à des cadres exports retraités ou d'anciens dirigeants pour accompagner et conseiller le chef d'entreprise devrait être plus systématique.

» Renforcer le dispositif Volontariat international en entreprise (VIE). C'est le moyen le plus intéressant de recruter immédiatement un salarié dédié au commerce extérieur. Ubifrance, l'agence française pour le développement international, est en mesure de proposer plus de 40.000 candidats (commerciaux, ingénieurs, etc.). Avec seulement 4.000 VIE en activité, ce dispositif gagne à être davantage sollicité en instaurant par exemple un "ticket modérateur" pour réduire le coût du service pour les PME.

» Augmenter les ressources financières des PME pour leurs capacités exportatrices. Les fonds propres et la trésorerie des petites entreprises sont en effet souvent insuffisants. Les financements alternatifs à la dette bancaire, via un fonds d'investissement ou un fonds commun de placement, devraient être plus sollicités.

» Mettre en place un diagnostic gratuit de la capacité des PME à se lancer à l'export. Le rapport souligne qu'un tel dispositif existe en Suède. Il permettrait de dresser une liste des entreprises potentiellement exportatrices, afin d'optimiser leur accompagnement en fonction de leurs besoins réels.

 

Un environnement réglementaire encore trop contraignant

Pour le CES, il convient également de réduire les obstacles à la fluidité des échanges internationaux auxquels les PME sont les premières confrontées.

» Faciliter l'accès à l'information. Cela passe notamment par une meilleure mise en valeur du portail européen "Priorité PME", créé par la Commission européenne en vue d'informer les entreprises sur l'ensemble des législations, programmes et initiatives les concernant.

» Alléger les procédures douanières. Les titres et des formulaires nécessaires devraient être dématérialisés et mis à disposition gratuitement sur Internet : un gain d'argent mais aussi de temps pour l'entreprise.

» Continuer le démantèlement des barrières non tarifaires. Pour contrer cette source d'entraves aux échanges, le CES propose entre autres, la création d'une agence indépendante pour mener des missions d'enquêtes et proposer des mesures correctives.

 

Comment les aider à se développer

Cependant, le CES insiste sur le fait que ce développement à l'international n'est possible qu'à condition de renforcer les PME sur un plan national. Stimuler l'innovation au sein des petites entreprises est une priorité. Ainsi, seuls 12 % des brevets sont déposés par des PME. Pour cela, elles doivent se regrouper. Les pôles de compétitivité ont un rôle central en la matière à condition que les plus petites des entreprises soient mieux représentées au sein de leur gouvernance. Cela passe également par l'essor des groupements d'entreprises, qui permettent notamment la réalisation d'économies d'échelle par la mise en place de services communs : avec seulement 48 groupements soit 287 entreprises, ils sont actuellement trop peu nombreux.

 

En savoir plus Le site du CES

 

 
Les exportations françaises en fonction de la taille des entreprises
 
  PME de 0 salarié 0,7 %  
  PME de 1 à 9 salariés 4,4 %  
  PME de 10 à 19 salariés 2,2 %  
  PME de 20 à 49 salariés 3,8 %  
  PME de 50 à 249 salariés 4,6 %  
  Société de plus de 250 salariés 84,3 %  
 
Source : DGI - Insee, 2004
 





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