Portage
salarial
"Etre à mon rythme de travail"
Spécialisée
dans le marketing high-tech, Marty Huisman travaille depuis une
dizaine de mois en portage salarial. Son niveau de rémunération
est resté constant, son temps libre a été décuplé.
(septembre 2003)
C'est un parcours
à la fois atypique et européen qui a conduit Marty
Huisman au portage salarial. Cette néerlandaise de quarante-deux
ans a débuté sa carrière en enseignant l'histoire
médiévale. Mais après quelques années
de professorat, Marty Huisman décide de quitter le temps
des cathédrales pour plonger dans celui de l'informatique.
Puis, grâce à la formation, dans le commercial en obtenant
un Master of Marketing.
"Ensuite,
j'ai enchaîné les entreprises high-tech, explique-t-elle.
De fil en aiguille, je me suis retrouvée responsable d'une
ligne de produits chez Symantec ou encore responsable marketing
de Netscape pour l'Europe." Un chemin constitué de multiples
étapes européennes qui, début 2002, va la conduire
en France où son mari décroche un poste. Pendant sept
mois elle pilote alors le marketing d'Archos, une société
française spécialisée dans les périphériques
informatiques mobiles, avant de se lancer, presque par hasard, dans
le portage salarial.
"Tout
au long de mon parcours professionnel, j'ai toujours privilégié
le fait de changer souvent d'entreprise, souligne Marty Huisman.
Cela fait partie de ma philosophie de cadre. Je préfère
apporter des compétences et engranger une expertise sur des
projets ponctuels. J'ai besoin d'apprendre, je cherche le changement."
C'est en discutant
avec un ami français que Marty Huisman découvre le
portage salarial, "une formule qui n'existe pas aux Pays-Bas"
regrette-t-elle. Le concept fait tilt, elle part en quête
d'une société de portage. "Cela faisait quelque
temps que je songeais à m'installer à mon compte comme
consultante indépendante. Mais en tant qu'expatriée,
j'avais peur de me retrouver noyée sous les démarches
administratives. Le portage m'a permis d'éviter ce problème
en sous-traitant tous les apects juridiques et fiscaux."
Ma situation est
aujourd'hui presque
mieux que je ne l'imaginais avant"
|
La crainte du dédale administratif n'a pas été
l'unique motivation de Marty
Huisman qui aime, également, rester maître de
son temps. Aujourd'hui, avec le portage, elle travaille en moyenne
trois jours par semaine : deux jours chez le client, un jour
à domicile. "Le reste du temps, j'en profite pour faire
des choses qui m'intéressent, comme donner des cours de marketing
à l'université."
Difficile de trouver des missions ? "Pas du tout"
assure Marty
Huisman, qui a pu s'appuyer, il est vrai, sur son épais carnet
d'adresses constitué au travers de ses multiples postes précédents.
En huit mois de portage, Marty Huisman s'est réservée
cinq de semaines de vacances volontaires. Le reste du temps a été
absorbé par des missions de marketing dans des sociétés
high-tech.
"Ma situation est aujourd'hui presque mieux que je ne l'imaginais
avant de me lancer dans le portage. J'arrive à me constituer
un salaire équivalent en travaillant beaucoup moins. En plus,
je considère que je suis en phase d'apprentissage intensif.
Faire du portage pendant deux ou trois ans va me permettre de disposer
d'une expertise réelle pour un jour, je l'espère,
créer ma propre entreprise."
Son principal conseil pour les futurs candidats au portage :
bien choisir l'entreprise partenaire. "Toutes les sociétés
de portage n'offrent pas les mêmes modalités financières,
ni le même niveau de conseil. Or le conseil est très
important quand on commence, cela permet d'avoir les bons réflexes."
Parmi les bons réflexes, le fait de lancer un site Internet
vitrine personnel, sous marque déposée. "Il n'y
a pas besoin de créer une entreprise pour une telle opération.
Le site permet d'avoir un statut quand on démarche les clients,
une sorte de carte de visite." Pour
sa marque déposée, Marty Huisman a fait dans le clin
d'oeil : Markety, une condensation de marketing et de Marty.
|