Journal du Net > Management >  15 résolutions pour une meilleure rentrée : "Je propose des idées"
DOSSIER 
 
01/09/2004

15 résolutions pour une meilleure rentrée
"Je propose des idées"

Résolution n°14 : cette année, je serai un créatif.
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Luc de Brabandère (BCG) : "La force d'une idée réside dans sa nouveauté"

"C'est décidé, à partir de maintenant je propose des idées..." Résolution très louable et enrichissante pour la rentrée, et qui peut faire la différence sur la prise de responsabilités. Mais encore faut-il se trouver dans un contexte où elle trouvera un écho favorable dans l'organisation. Luc de Brabandère, responsable du développement de la créativité au Boston consulting group et spécialiste du sujet, nous donne son avis sur la question.

Y'a-t-il un moment opportun pour proposer une idée ?
Luc de Brabandère. Je pense que le plus important est de bien connaître la règle du jeu. Proposer une idée signifie qu'il doit y avoir un "proposeur", mais aussi un "récepteur". L'environnement de l'organisation doit être ouvert à toutes suggestions, de telle manière que l'offre corresponde à une demande. Cette règle part du constat que jamais une idée n'est née bonne dans l'histoire de l'humanité, et quel que soit le domaine.

Doit-on proposer une idée forcément bonne ?
Dans un premier temps, la véritable force d'une idée réside dans sa nouveauté, et non dans sa qualité, car elle est à ce stade incomplète. Pour résumer, nous avons deux cerveaux. Le premier, capable du "neuf", se traduit par l'imagination, soit un critère quantitatif. L'imagination étant par définition hors de contrôle, elle fait peur. Or, l'imagination correspond à une simulation sans contrainte de limites, et de ce fait ne se juge pas par la qualité. Le second cerveau, capable du "bon", se traduit par le jugement, soit un critère qualitatif.

Comment faire entendre son idée ?
On peut remarquer qu'il existe deux types de jugements. Le "oui, mais..." juge une idée qui a la seule ambition d'être bonne. Le "oui, et..." signifie davantage une acceptation de l'idée, tout en y mettant le bémol "il y a encore du boulot !", ce qui engage une discussion productive. Il ne faut pas perdre de vue qu'il existe deux temps dans les idées : l'imagination et le jugement. L'imagination seule ne propose pas du bon mais de l'originalité. Et toute la difficulté est d'aller du neuf au bon. L'imaginant doit beaucoup au jugeur, comme le démontre l'exemple d'Yves Saint-Laurent et de Pierre Berger. L'intérêt est de pouvoir discuter collectivement des applications concrètes, faisables et utiles, d'une idée qui avant tout est abstraite.

Comment peut-on améliorer les idées ?
Les méthodes de créativité augmentent l'imagination et la quantité des idées mais pas leur qualité. D'ailleurs il faut éviter les filtres pour libérer l'imagination. Au contraire, des critères tels que les valeurs de l'entreprise ou la question des budgets, améliorent le jugement et constituent des filtres qualitatifs. Les idées naissent d'un étonnement, d'un questionnement ou d'un simple doute. Elles représentent une ressource très importante pour l'entreprise et encore trop peu exploitée.

En savoir plus...

Livres : - "Vendre ses idées et ses projets" (Bruno Barjou, ESF éditeur, 136 pages, 19,70 euros)
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- "La boîte à outils de la créativité" (Edward de Bono, Editions d'Organisation, 452 pages, 29,00 euros)
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