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20/10/2004
Gérer l'urgence
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Leur métier les amène à gérer des urgences parfois extrêmes. Leurs conseils pour aborder l'urgence. |
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Pour vous, qu'est-ce que l'urgence ?
Jean-Louis Fiamenghi. L'urgence, pour moi, c'est le temps, une pression
et des territoires particuliers. Chez nous, la police, on arrive toujours
dans les situations d'urgence des autres. Sur le lieu de l'intervention, le
policier est un relais censé calmer la situation, et apporter sa technicité
pour trouver une solution. Ceci n'est pas l'apanage du RAID. Le policier de
base est constamment dans l'urgence, c'est son quotidien. Dans un temps très
rapide, il doit amener des solutions pour faire baisser la pression.
Comment êtes-vous formé à affronter les situations
d'urgence ?
Il existe différents stages de gestion du stress. En effet, on a beau avoir
suivi un enseignement en gestion de crise et en gestion d'urgence, si on ne
supporte pas la pression, on a du mal à faire face. Au fur et à mesure que
l'on s'élève dans l'échelle hiérarchique, on reçoit des cours de management
sur la gestion de crise, dans lesquels on nous explique les points importants.
Les commissaires ont un rôle important à jouer : en amont, ils interviennent
eux-mêmes pour donner des cours de gestion de crise, et pendant les opérations,
leur propre façon de gérer la crise influence la réaction des hommes qu'ils
managent. S'ils gèrent mal leur stress, l'équipe réagit mal.
Quelles méthodes mettez-vous en uvre quand il s'agit
de prendre les bonnes décisions en un temps limité ?
Nous sommes très organisés. Nous mettons en place différentes cellules qui
vont permettre, chacune dans leur domaine, d'analyser la crise, dans le but
de faire remonter les informations pertinentes au PC opérationnel, avec l'objectif
final qui est de prendre les bonnes décisions dans des situations où l'anormalité
est la règle. Par exemple, sur une prise d'otage. Nous arrivons au beau milieu
d'un ensemble d'acteurs différents : magistrats, fonctionnaires de police,
etc. Nous proposons alors notre propre organisation des choses, dans laquelle
ils sont intégrés. En tant que chef du RAID, mon objectif est de mettre en
place une synergie entre ces différents acteurs, et de soulager parmi eux
les personnes qui n'ont pas forcément l'habitude de faire face à ce type de
pression. Cela demande du calme et de la sérénité, et surtout, de prendre
suffisamment de recul.
On arrive à cultiver le sang froid petit à petit" |
Comment gérez-vous le stress postérieur aux situations
d'urgence que vous pouvez rencontrer ?
On met toujours en place un débriefing technique, et pour les situations plus
difficiles, un débriefing psychologique. Un psychologue sous contrat, faisant
partie intégrante de l'unité, est consulté par les individus qui le souhaitent.
Il apporte par ailleurs son expertise en techniques de négociation. Dans certains
cas très graves, nous faisons appel à des psychologues externes à l'unité.
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