Carrière
RUBRIQUES
Expert
24/11/2004
Par
Olivier Carré (Activation Conseil)
|
Envoyer | Imprimer |
Les nouvelles lois sur la formation vont redonner de l'importance aux entretiens d'évaluation annuels. Chaque salarié doit avoir, désormais, un entretien approfondi sur sa formation, au moins tous les deux ans. La formation étant liée à la compétence, à la performance, et aux évolutions possibles du salarié, l'entretien d'évaluation annuel est un cadre idéal.
Or, dans beaucoup d'entreprises, aujourd'hui, les entretiens d'évaluation sont mal faits ou n'ont pas lieu. Les managers n'y voient qu'une perte de temps et les collaborateurs une occasion de recevoir des critiques sur leur travail, au lieu de l'augmentation espérée.
Il est possible d'inverser le processus et de le traiter à travers trois types d'entretiens. Au lieu d'évaluer le travail et les comportements de chacun à la fin de l'année, à partir d'une grille de critères plus ou moins adaptés à chaque métier, certaines entreprises initialisent le processus en début d'année par un entretien de définition des objectifs.
Le collaborateur reçoit toutes les informations nécessaires (objectifs du service, de l'entreprise, moyens disponibles, etc.) pour élaborer ses propres objectifs professionnels pour l'année à venir, y réfléchit, les écrit sur un formulaire et les envoie à son supérieur hiérarchique, avant d'avoir un entretien avec ce dernier. Le but de cet entretien est de définir les objectifs du collaborateur pour l'année à venir, assortis de critères de réussite mesurables et écrits, les actions à mettre en place pour les atteindre, les moyens nécessaires pour les réaliser , en particulier la formation, et de bâtir un plan d'action commun pour atteindre les objectifs fixés.
Le manager est en position de coach" |
Il est suivi de deux autres types d'entretiens :
Au moins
un entretien de suivi au milieu de l'année pour vérifier
que les objectifs sont toujours d'actualité et les revoir si nécessaire
et vérifier que le collaborateur suit son plan d'action.
Si le collaborateur rencontre des difficultés, le manager va l'aider
à réfléchir, à trouver des ressources et des solutions pour les
résoudre. Dans ce cas, il peut y avoir autant d'entretiens de suivi
que nécessaire.
Un entretien
de bilan en fin d'année pour valider les résultats obtenus
et en tirer les leçons utiles pour l'année suivante.
Cet entretien permet de mesurer les apports effectifs de chaque
collaborateur à l'entreprise et l'évolution de ses compétences.
Une évaluation formelle, avec l'attribution d'une note, peut être
réalisée à cette occasion. Beaucoup de collaborateurs le souhaitent
parce qu'ils espèrent que cela va les aider à négocier des primes
ou des augmentations de salaire. Cela présente deux inconvénients
:
Lorsque
l'entreprise a peu d'augmentation à distribuer, l'entretien de bilan,
au lieu d'être une rampe de lancement stimulante pour l'année suivante,
devient un lieu de frustration qui peut remettre tout le processus
en cause, pour certains collaborateurs
Pour un
certain nombre de collaborateurs, l'objectif de l'entretien de bilan
risque d'être dévoyé et au lieu d'être l'occasion d'un bilan objectif,
serein et constructif, devenir une occasion de négociation ou tous
les coups sont permis. La solution à ces écueils peut être de prévoir,
lorsque cela est utile, un quatrième entretien, quelques semaines
après l'entretien de bilan, pour négocier les primes ou les augmentations
de salaire. Cela permet d'avoir un entretien de bilan serein, puis
ensuite, un entretien de négociation ou chacun aura put se préparer
sur des bases communes.
Ce processus place le manager en position de coach. Il aide son collaborateur à réussir, par exemple en le stimulant pour trouver les ressources et les moyens pour atteindre ses objectifs. Un manager qui applique ce processus fait, déjà, la plus grande partie de son travail de manager. Il place ses collaborateurs dans la meilleure position pour atteindre les objectifs du service et de l'entreprise.
Site
|
||
|
Lorsque ce processus est bien compris, dans la forme et dans l'esprit, les managers n'ont plus le sentiment de perdre leur temps mais celui d'avancer dans leur travail de manager, et les collaborateurs n'ont plus le sentiment d'être jugé mais celui d'être aidé.
Séparer l'évaluation de la négociation" |
Ce système donne au collaborateur un certain pouvoir sur l'orientation et l'organisation de son travail et, donc, l'orientation de sa carrière. Dès le début de l'année, il saura exactement sur quoi il va être évalué et cela sera écrit noir sur blanc.
Le processus consomme du temps mais il en fait gagner. Il apporte
beaucoup de bénéfices à l'entreprise :
Des objectifs clairs, négociés, cohérents avec ceux de l'entreprise
et motivants pour chacun
Des collaborateurs placés dans un bon contexte pour réussir
Des managers placés en position de coach
Le développement d'un véritable esprit de collaboration entre les
managers et les collaborateurs vers une réussite commune
Une
occasion de mettre en phase les demandes de formation des collaborateurs
et les besoins de l'entreprise.
Parcours
|
Olivier Carré est dirigeant d'Activation Cconseil, société de conseil, de coaching et de formation en management qu'il a créée en 1986, après un parcours de six ans dans l'industrie. Ingénieur diplômé, il a complété sa formation en communication et relations humaines par un master en PNL et une formation de psychothérapeute. Consultant et coach, il intervient pour des études sur la compétence et la motivation d'équipes et la formation à l'animation d'équipes, à la fidélisation et au développement de clientèle, aux entretiens d'évaluation, à l'efficacité personnelle... Passionné par les relations humaines, le développement des personnes et la motivation, il est le co-auteur de "Motiver, aujourd'hui, c'est possible" avec Nathalie Esnault et Jean Louis Muller, paru en mars 2003 aux éditions ESF. |
Un témoignage, une question,
un commentaire sur ce dossier ? Réagissez |
JDN Management | Envoyer | Imprimer | Haut de page |
Découvrez le nouveau classement Forbes des milliardaires du monde. Lire