Dossier
17/07/2007
Les chiffres de l'absentéisme
L'absentéisme a connu une accélération à la fin des années 90, avant de se stabiliser en 2003, puis de connaître une sensible décrue depuis. Son impact sur l'organisation des entreprises reste pourtant lourd, en termes de coût et d'organisation. La hausse se ralentit depuis deux ans Entre 1997 et 2002, le nombre d'indemnités journalières (IJ) pour maladie a connu une très forte augmentation, environ 34 % sur la période dont 10 % pour la seule année 2002, selon la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam). A partir de fin 2003, cette tendance s'est toutefois inversée et le nombre d'indemnités journalières (IJ) maladie a ainsi diminué de 8,5 % entre 2003 et 2005.
La conjoncture économique joue en la matière un rôle important. En période de croissance économique et de baisse du chômage, le nombre des arrêts de travail tend en effet à croître, les salariés se trouvant dans une situation plus confortable vis à vis de leurs employeurs. Dans les phases de morosité et de dégradation sur le front de l'emploi, les salariés sont, au contraire, plus réticents à solliciter un arrêt maladie, en raison des risques de licenciement. Si cette explication éclaire les variations de l'absentéisme observées entre
1997 et mi-2001, elle s'avère toutefois insuffisante. D'abord parce que le chômage
n'a un impact effectif que sur les IJ courtes (moins de trois mois). Or, les IJ
longues et courtes ont diminué dans des proportions similaires entre 2003 et 2005.
Ensuite parce que la baisse du chômage entamée début 2005 ne s'est pas accompagnée
d'une hausse des arrêts de travail qui ont continué à diminuer. En fait, le renforcement
des contrôles mis en place par la Cnam à partir de début 2005, apparaît
le deuxième facteur explicatif de la réduction de l'absentéisme. Sur le long terme, la hausse reste sensible, le nombre d'indemnités journalières étant passé par mois d'environ 13 millions entre 1990 et 1997 à 16 millions en 2005. Cette année-là, ce sont 246 millions de journées qui ont été indemnisées pour des arrêts de travail, représentant pour le régime général, un coût de près de 7,2 milliards d'euros. Un peu plus de 20 % de la population active a alors bénéficié d'un arrêt de travail.
Les cadres touchés par les troubles psychologiques L'absentéisme touche en majeure partie la catégorie des ouvriers qui souffre de troubles physiques, notamment de maladies du système ostéo-articulaire. Pour les cadres, il s'agit le plus souvent de troubles psychiques liés au stress.
Selon la Commission européenne (Europe des 15), en 2002, le stress au travail aurait provoqué plus de 50 % de l'absentéisme. Un phénomène également souligné en 2004 dans une étude de la CNAM portant sur une population de 7.500 assurés sociaux en arrêt longue durée. Enfin, selon le Baromètre Stress de la CFE-CGC, dont la dernière vague de septembre 2005 a porté sur un échantillon représentatif de 1.340 cadres français, 28 % des sondés ont noté de 8 à 10 leur niveau global de stress au travail (sur un total possible de 10). Il en résulte que 23 % ont déclaré avoir eu des arrêts maladie à cause de ce stress, dont 6 % de temps en temps et 1 % souvent.
Les entreprises payent un lourd tribu Le principal problème soulevé par l'absentéisme est son coût. En 2003, il a
atteint 7,4 milliards d'euros, dont 5,4 à la charge de l'Assurance maladie. Selon
l'INRS, l'Institut national de la recherche sanitaire, le coût de l'absentéisme
dû au stress en 2000 était au minimum de 370 millions d'euros pour les entreprises.
Selon l'ANDCP, la plupart des entreprises maintient la rémunération pendant et
au-delà du délai de carence. La gestion du personnel peut également devenir problématique car il faut envisager des remplacements et formations. Tout cela engendre une perte de productivité, de qualité, de compétences dont il est difficile de quantifier le réel préjudice pour les entreprises.
Les entreprises relativement passives Si l'absentéisme est une préoccupation importante pour les entreprises, rares
sont celles qui ont déclaré avoir pris des mesures pour tenter de l'endiguer.
En 2003, les trois quarts ayant répondu à l'enquête de l'ANDCP n'avaient encore
rien mis en place.
Enfin, les mesures de prévention ne sont mises en place que par à peine plus d'une entreprise sur trois. Pourtant, dans ce domaine, mieux vaut prévenir que guérir...
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