Initiative
 
31/10/2007

Mécénat de compétences pour candidats sur-motivés

L'association "Nos quartiers ont des talents" offre à des bac+4 issus de banlieue les services de parrains en entreprise pour les aider à trouver un emploi. Nombre de grands groupes ont déjà répondu présent.
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Le Medef 93 Ouest lançait en novembre 2005 l'opération "Nos quartiers ont des talents". L'objectif : aider des jeunes diplômés issus des quartiers sensibles, de moins de 30 ans et ayant au moins un bac + 4, à trouver un emploi, tout en sensibilisant un maximum d'entreprises à la lutte contre la discrimination à l'embauche. Comment ? En mettant en relation ces jeunes diplômés avec des "parrains" du même secteur d'activité. Ces derniers sont des cadres, des dirigeants d'entreprise, des PDG, qui vont consacrer une partie de leur temps à coacher leur filleul dans sa recherche d'emploi.

 

Au départ, une garantie d'embauche

A l'origine, ce sont 80 entreprises qui ont été mobilisées pour ausculter "en toute objectivité" les CV de 200 jeunes diplômés du département. Yazid Chir, président du Medef 93 Ouest, explique comment a débuté l'opération : "Toutes les entreprises se sont engagées à les examiner un par un et à répondre dans les deux mois. Si le diplôme correspond à un poste ouvert, on vous garantit un entretien de recrutement". Azouz Begag, à l'époque ministre délégué à l'Egalité des chances, et Laurence Parisot, présidente du Medef, ont tous deux apporté leur soutien à l'initiative.

 

Simulations d'entretiens et suivi à l'année

"Régulièrement, il arrive que le parrain propose un poste au jeune diplômé qu'il coache"

Rachida Oubejja

Aujourd'hui, Laurence Labbé-Schmitt, directrice du développement RH chez Sanofi-Aventis, revient sur l'implication du groupe pharmaceutique : "Nous avons un réseau de parrains qui aident de jeunes diplômés à trouver du travail en leur faisant passer des simulations d'entretiens d'embauche." L'appui apporté par les parrains s'exprime aussi par une assistance lors de la rédaction du CV et de la lettre de motivation, mais peut-être surtout par un suivi du jeune tout au long de l'année. Il s'agit de bâtir une véritable stratégie de recherche d'emploi voire, parfois, de former des groupes de travail en fonction des projets et des difficultés rencontrées par chacun.

 

Sauf que bien souvent, l'aide des parrains va plus loin. "Nous avons mis en place une CV-thèque à laquelle tous nos adhérents ont accès, précise Rachida Oubejja, du Medef 93 Ouest. Mais régulièrement, il arrive que le parrain, entendant parler d'une ouverture de poste dans sa société pouvant convenir au profil du jeune diplômé qu'il coache, le lui propose." Le parrain le fait donc bénéficier de son expérience, mais également de son réseau.

 

De plus en plus d'entreprises adhèrent au dispositif

Aujourd'hui, un peu moins de deux ans après, l'opération a été étendue à d'autres départements, le 78, le 91 et le 95, ainsi qu'aux 11ème, 13ème, 18ème et 19ème arrondissements de Paris. 1.800 jeunes diplômés se sont inscrits dans le dispositif depuis le lancement et 640 ont trouvé un emploi.

 

"Si ces jeunes ont atteint ce niveau d'études avec si peu de moyens, c'est qu'ils ont une énorme force"

Yazid Chir

Les entreprises semblent tout aussi convaincues, puisque les plus grands groupes rallient désormais les rangs des adhérents, à l'instar d'Alstom, Air France, BNP Paribas, Total, Sopra, Unilog, Système U, L'Oréal, Bosch, Guerlain, la Police nationale, Axa, Danone, Oracle, RATP, Robert Half, Suez… ou encore Bouygues Immobilier, l'un des derniers à avoir rejoint le navire à la fin de cet été. On y trouve même des parrains célèbres, puisque Cathy Kopp, directrice générale des ressources humaines du groupe Accor, est une marraine active de "Nos quartiers ont des talents" : elle encadre deux jeunes du 95 inscrits dans le dispositif. Un programme qui regroupe aujourd'hui 350 parrains issus de plus de 200 entreprises.

 

Pourquoi les entreprises y trouvent leur compte...

Comment l'association décide-t-elle les entreprises à s'impliquer ? Par un argument massue : si certains départements et banlieues souffrent d'une image déplorable qui pénalise l'emploi des jeunes, les entreprises ont tout à gagner à recruter des candidats issus de quartiers sensibles, qui ont prouvé, par leur volonté d'apprendre, leur désir de se réaliser dans le monde du travail. "Au-delà de la diversité, ils leur apportent beaucoup. S'ils ont atteint ce niveau d'études avec si peu de moyens, c'est qu'ils ont une énorme force. Ils ont plus de niaque que d'autres, à diplômes équivalents", conclut Yazid Chir.

 

En savoir plus Le site de Nos quartiers ont des talents

 


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