Nicolas Sarkozy : les dessous du "Google Bombing"

Google a mis en place dès 2007 un algorithme visant à mettre un terme aux fameuses bombes électroniques bien connues des experts en référencement. Pourtant, le site de campagne de Nicolas Sarkozy en a fait les frais.       

La nouvelle est tombée le 23 juillet dans l'après-midi. Toujours en ligne, le site de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentiel de 2007 a été victime d'un "Google Bombing". Une technique qui consiste pour un certain nombre de sites Web à publier un lien vers une page d'accueil ciblée, en l'associant à une expression détournée. Objectif affiché : faire en sorte que la page  d'accueil en question apparaisse en tête des réponses dans Google sur la requête correspondante ("trou du cul du web" dans le cas du site de campagne de Nicolas Sarkozy).

Mais comment se fait-il que ce type d'opération réussisse encore aujourd'hui ? Depuis janvier 2007, Google a en effet retravaillé son algorithme afin de limiter l'impact de ces Googlebombs dans ses résultats. Désormais, ces tentatives sont censées être détectées par le moteur, puis éradiquées. A l'époque, Google s'était résolu à mettre en place cette mesure, notamment suite à plusieurs campagnes de Google Bombing ayant touché des personnalités. En 2006, c'était le cas de George W. Bush, alors président des Etats-Unis, dont la biographie officielle sur le site de la Maison Blanche ressortait en tête des résultats sur la requête "miserable failure".

Cependant, l'algorithme de Google est loin d'être actif en permanence. Aux côtés du nombre de liens pointant vers un site, le moteur souhaite en effet pouvoir conserver l'analyse de ces liens, et des textes qu'ils contiennent, comme critère de calcul du poids d'un site dans ses pages de résultats. "Les résultats de recherche de Google sont générés par un algorithme qui classe, entre autres, les pages Web en tenant compte de la relative popularité des sites qui pointent vers ces pages", ajoute la filiale française de Google dans un communiqué publié en réaction à cette nouvelle campagne.

Google a donc pris parti pour un algorithme activable de manière non-automatique. "Nous n'excusons pas cette pratique, ni aucune autre pratique visant à altérer l'intégrité de nos résultats de recherche, mais nous ne sommes pas plus enthousiasmés par l'idée de modifier manuellement nos résultats pour empêcher de telles informations d'apparaitre", précise le moteur. "Cette pratique malveillante est peut-être divertissante pour certains, mais en aucun cas leur démarche n'affecte la qualité générale de notre moteur de recherche."

Ce n'est pas la première fois que Nicolas Sarkozy est victime de ce type d'attaque. Fin 2005, le site du film Iznogoud, de Patrick Braoudé, arrivait en deuxième position derrière un site associatif sur le président de l'UMP, lorsque le nom de Nicolas Sarkozy était saisi dans Google.

Reste à savoir si la présidence fera pression sur Google pour activer son algorithme anti-bombe. Il semble bien que Nicolas Sarkozy prenne cette affaire avec un certain recul. Interrogé par l'AFP, l'Elysée a indiqué que le site Web de la campagne de 2007 était "dormant", sans plus  précision.