Gaz de schiste : six pays à la loupe Etats-Unis : une révolution industrielle
Aux Etats-Unis, l'exploitation du gaz de schiste à grande échelle a commencé il y a plus de 10 ans. Entre janvier 2002 et septembre 2012, le nombre de puits horizontaux (utilisés pour la fracturation hydraulique) est passé de 69 à 1 142, d'après les chiffres du cabinet Baker Hughes. Et d'ici 2035, le gaz de schiste représentera 49% de la production gazière américaine, prévoit l'AIE.
La principale raison du développement galopant de cette énergie tient à la législation : c'est le seul pays au monde où le code minier fait du propriétaire d'un terrain le détenteur des droits sur le sous-sol. Ces derniers peuvent toucher jusqu'à 30% de royalties sur la production de gaz. De plus, les industriels ont largement profité de cette nouvelle manne : "désormais quatre fois moins cher qu'en Europe, le gaz américain a permis la relocalisation de certaines activités gourmandes en énergie, comme la chimie ou l'acier", observe Jean Abiteboul, patron de l'international chez Cheniere Energy, poids lourd du courtage en gaz, dans Le Point.
Selon un rapport de PricewaterhouseCoopers, le gaz de schiste créera un million d'emplois dans l'industrie manufacturière aux Etats-Unis d'ici 2025. Les opposants ont peu de chance de faire entendre leur voix face à de tels enjeux économiques.
Mais le gaz de schiste pourrait en revanche être victime de son propre succès : en état de quasi surproduction, le prix spot du gaz aux Etats-Unis (indice Henry Hub) a été divisé par plus de 5 entre juin 2008 et juin 2012. Ce qui pourrait compromettre les investissements futurs.