La recette de Lunchr pour croquer le marché des titres-restaurant

La recette de Lunchr pour croquer le marché des titres-restaurant La start-up, qui a levé près de 42 millions d'euros depuis son lancement, prévoit de s'exporter dans des pays européens d'ici fin 2019 et hors du Vieux continent dès 2020.

C'est peu dire que Lunchr a les crocs. La start-up montpelliéraine, partie à l'assaut du secteur des titres-restaurant, a levé près de 42 millions d'euros depuis son lancement en janvier 2018, dont 30 millions en février dernier. Un tour de table mené par Index Ventures, auquel ont participé Daphni et Idinvest, investisseurs de la première heure, ainsi que Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel. Le service proposé par Lunchr a de quoi mettre leurs papilles en éveil : une carte Mastercard permettant aux salariés de régler leurs dépenses, soir et week-end compris, dans tous les restaurants et commerces qui acceptent les titres-restaurant en France.

Lunchr propose une carte Mastercard permettant aux salariés de ses entreprises clientes de régler leurs dépenses, soir et week-end compris

Promesse alléchante lorsqu'on sait que la poignée d'acteurs qui se partage le marché opère sur des réseaux de paiement privatifs, qui nécessitent une adaptation des terminaux existants. "A l'origine, nous voulions nous attaquer au marché du déjeuner en équipe. Il y a un peu plus de deux ans, nous avons créé notre application de commande en équipe permettant aux collaborateurs de bénéficier de réductions allant jusqu'à 25%. Les restaurateurs que nous rencontrions pour leur présenter notre programme s'inquiétaient de savoir si leurs clients pourraient régler en titres-restaurant, ce moyen de paiement représentant jusqu'à 70% du chiffre d'affaires de certains. Nous avons rapidement compris que si nous voulions aller au bout de notre histoire il fallait d'abord passer par la case digitalisation du titre-restaurant, toujours émis à 80% sur support papier", retrace Loïc Soubeyrand, fondateur de Lunchr.

Pour se différencier des 20% restants, la start-up entend bien régaler ses utilisateurs de fonctionnalités qu'ils ne trouveront pas chez ses concurrents. Dernière en date, la possibilité, depuis fin avril 2019, d'associer sa carte bancaire à sa carte Lunchr afin de pouvoir payer en une fois l'intégralité de la note si l'addition dépasse le plafond d'utilisation, fixé à 19 euros par jour. La solution proposée par le trublion du titre-restaurant est par ailleurs compatible Google Pay et, depuis début mai, Apple Pay. "L'application Lunchr permet également de commander en équipe et de bénéficier de réductions dans les enseignes partenaires", rappelle Loïc Soubeyrand. A suivre au second semestre 2019, le déploiement sur toute la France de sa plateforme de commande en équipe, aujourd'hui en phase de test à Paris.

La start-up vise les 400 millions d'euros de volume d'affaires d'ici fin 2019

A ce jour, l'entreprise compte plus de 3 000 sociétés clientes parmi lesquelles Iliad, Umanis, ou encore Redbull. Elle ambitionne d'atteindre les 10 000 clients et les 400 millions d'euros de volume d'affaires d'ici la fin de l'année : "Nous créons les conditions d'une bascule bien accueillie par les salariés dans un secteur où règne une insatisfaction générale autour des services historiques. La preuve, c'est que nous obtenons la note de 9,9/10 sur Avis Vérifiés quand la note moyenne de nos concurrents atteint 2,1/10", se félicite le dirigeant.

Pour arriver à ses fins, Lunchr prend des forces. Les effectifs de la start-up passeront de 70 collaborateurs à l'heure actuelle à plus de 150 fin 2019. "Nous allons recruter beaucoup de commerciaux, bien sûr, mais aussi densifier le pôle innovation technique, qui va passer de 20 à 40 personnes, ainsi que le pôle marketing et service clients." Outre les recrutements, Lunchr prévoit d'utiliser les fonds récemment levés pour lancer son service dans d'autres pays européens fin 2019. Et la jeune pousse prévoit déjà de s'exporter hors du Vieux continent dès 2020. Lunchr est loin d'être rassasiée.

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