Charles Milhaud (Ex-président des Caisses d'épargne) "L'association avec Nexity avait du sens"

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Charles Milhaud. © T. Grogny

Ne vous êtes vous pas aventuré trop vite dans des métiers que les Caisses d'épargne ne connaissaient pas ?

Charles Milhaud. Non, quand nous avons fait l'opération Ixis avec la Caisse des dépôts, l'ensemble des équipes Ixis nous a rejoint et des spécialistes étaient dans le directoire. Nous avions donc les connaissances et ce n'est pas parce que sur le terrain les Caisses faisaient surtout de la collecte d'épargne et du financement de PME PMI, qu'elles n'avaient pas au niveau national une structure financière capable de travailler sur les marchés. Quand la CDC est sortie des Caisses d'épargne au 1er janvier 2007, la crise est arrivée le mois de juillet suivant ! En outre les pertes importantes ont eu lieu au niveau de Natixis, fusion de Natexis (Banques populaires) et Ixis. Ce qui était paradoxal, c'était que quand on parlait des pertes de Natixis, on parlait surtout des Caisses d'épargne et jamais du rôle des Banques populaires, alors que Philippe Dupont (dirigeant des Banques populaires, ndlr) était le patron de Natixis.

C'est à partir de votre deuxième mandat, en 2004, que les ennuis s'accumulent. Avez-vous fait un mandat de trop ?

C. M. Non, je ne le pense pas. Natixis a été une excellente opération. Elle a permis de préparer l'opération de fusion avec les Banques populaires. Et s'il n'y a pas la crise financière six mois après sa création, la situation serait tout autre. Nexity aussi fut une bonne opération. De la même façon que la BNP avec Meunier, sa filiale de promotion immobilière, l'association avec Nexity avait du sens au niveau industriel. Alors Nexity est certes coté, mais dans la conjoncture actuelle, ce n'est pas la valeur boursière qui est importante. Et puis s'il fallait retenir une leçon sur mon sort, c'est la perte de la bataille de la communication qui commence dès 2002. Le florilège de tous les noms d'oiseau dont on m'a traité le démontre.