La néobanque pour pros Finom débarque en France

La néobanque pour pros Finom débarque en France La fintech, créée par les anciens fondateurs de la banque en ligne russe Modulbank, annonce également une levée de fonds de 10,3 millions d'euros.

La deuxième vague de néobanques arrive. Celle des professionnels. Aujourd'hui, une quarantaine de néobanques BtoB se partagent le marché européen, comme le montre le récent panorama de Klein Blue, cabinet spécialisé dans l'innovation en banque et assurance. Sur ce lot, la France en accueille déjà une dizaine, dont les néobanques généralistes comme Revolut qui proposent aussi des comptes professionnels, et en comptera bientôt une de plus. Un nouvel acteur dédié aux TPE et indépendants débarquera en France courant octobre : Finom. Créée par les anciens fondateurs de Modulbank, banque en ligne russe pour PME vendue fin 2019, elle a choisi la France pour se lancer.

"Il est difficile d'arriver après Shine et Qonto mais c'est aussi une chance. Le travail d'évangélisation a été fait"

Comme tous ses concurrents, Finom propose un compte courant et des cartes virtuelles et physiques. Disponible sur mobile et ordinateur, elle affiche aussi toute une panoplie de fonctionnalités moins courantes dont du cash back (0,25% de remise sur les paiements par carte), la possibilité de retirer des espèces jusqu'à 2 000 euros par mois en Europe ou encore un outil d'émission et d'envoi de factures. Comme la majorité des banques en ligne BtoB, Finom n'octroiera pas de prêts.  "Ce n'est pas vital pour nous au démarrage mais cela fait partie des questions que nous nous posons", précise cependant Olivier Binet, responsable de Finom en France et ancien de Paypal. La jeune pousse est dotée du statut d'agent de paiement, via Treezor, la plateforme de banking-as-a-service rachetée par Société Générale fin 2018. Ce qui lui permet d'offrir des Iban français, indispensables pour réaliser des prélèvements par exemple.

Les futurs clients de Finom pourront choisir entre quatre abonnements mensuels allant de 6,99 à 129,99 euros par mois (en fonction du nombre d'utilisateurs). La néobanque touchera également des commissions d'interchange. Pour engranger des revenus importants, la start-up devra donc avoir un volume conséquent. Pour conquérir les TPE et indépendants, la jeune pousse mise sur les réseaux sociaux, les salons et… ses concurrents. "Il est difficile d'arriver après Shine et Qonto mais c'est aussi une chance. Le travail d'évangélisation a été fait. C'est plus facile de s'adresser à cette population", souligne Olivier Binet. La preuve, 1 000 sociétés françaises se sont déjà préinscrites sur le site. Cerise sur le gâteau, elles pourront bénéficier du compte pro gratuitement à vie. 

Prochain lancement en Allemagne

Pour Finom, la France est un marché non négligeable. "Il y a 3 millions d'indépendants et de TPE en France. Et malgré le succès de Shine et Qonto, une minorité a basculé chez ces néobanques", rappelle Olivier Binet. Les deux stars françaises comptent à elles deux 170 000 clients. Pour l'instant, deux personnes sont en charge du marché français chez Finom, sur un effectif de 75 salariés. Une partie des effectifs est basée à Amsterdam, où se trouve le siège social. Et la majorité des développeurs se trouvent en Ukraine et en Russie. La néobanque dispose également d'un bureau à Milan puisqu'elle a lancé son offre de facturation il y a quelques semaines en Italie. L'Allemagne sera le prochain marché de Finom, d'ici quelques semaines. Ce qui sonnera le début d'une longue expansion européenne. "Les fondateurs veulent créer une néobanque européenne, avec un focus particulier sur l'Europe de l'Ouest, qui est une terre inconnue pour eux", précise Olivier Binet.

Pour se déployer rapidement sur le Vieux continent, la fintech annonce une levée de fonds de 10,3 millions d'euros auprès notamment de Target Global et General Catalyst. Ce financement est en fait une extension d'un tour de table de 6,5 millions d'euros réalisé en avril dernier. Ces deux levées vont aussi lui permettre de développer de nouveaux produits financiers qui viseront à automatiser la gestion financière des TPE et indépendants (création de devis, relance de factures…). La start-up n'exclut pas de recourir à des partenaires pour certaines fonctionnalités. C'est aussi la stratégie de Shine et de Qonto, qui vient de lancer une marketplace de services financiers (logiciels de comptabilité, assurance terminaux de paiement…) baptisée Qonto Connect. D'ici cinq ans, Finom espère convaincre 1 million de clients en Europe, mais aucune indication sur ses objectifs en France.