Managers : devenez un coach pour votre équipe Les pièges à éviter

Pour se lancer dans une démarche de coaching, il faut passer outre un certain nombre d'obstacles.

 Le manque de distance. Le coach doit prendre de la distance pour écouter le salarié avec objectivité et lui fournir un feedback. Cette posture est particulièrement délicate en présence d'un lien hiérarchique. Le manager peut cependant s'inspirer des techniques du coaching pour améliorer son attention, son sens de l'observation et son écoute. Lorsqu'il souhaite mettre en œuvre une démarche de coaching, il doit faire l'effort de ne pas prendre partie.

marie-odile vervisch, co-auteur du manager coach
Marie-Odile Vervisch, co-auteur du Manager coach © JDN

 Un agenda déjà bien rempli. Coacher une personne demande du temps et de la disponibilité. Pour un manager, c'est un travail supplémentaire qui vient s'incrémenter dans un agenda déjà bien chargé. Devenir coach pour un salarié ou son équipe en entier demande un engagement personnel non négligeable et une implication sans faille car une fois la démarche entamée, il faut assurer un suivi régulier.

 L'absence de soutien de sa hiérarchie. Pour une question de temps mais également d'organisation, il est indispensable d'être soutenu par sa hiérarchie.

"En cas d'organisation très hiérarchisée avec une structure pyramidale c'est plus difficile. Le manager aura vite fait de passer pour un ovni. L'entrée est plus facile dans une petite entreprise ou dans les secteurs novateurs", estime Marie-Odile Vervisch.

 La réticence de son équipe. "Le face-à-face met certaines personnes mal à l'aise", prévient-elle. Certains collaborateurs peuvent ne pas voir cette démarche d'un très bon œil, soit parce qu'ils ont un a priori négatif sur le coaching, soit parce qu'ils craignent de se faire manipuler.  

bernard hévin, auteur du manuel de coaching d'équipe
Bernard Hévin, auteur du Manuel de coaching d'équipe © JDN

 Le manager lui-même. Il doit accepter de perdre son statut d'expert. Agir en coach c'est accepter de transmettre son savoir et donc renoncer à sa position. Donc à son autorité. Pour Marie-Odile Vervisch, "il est nécessaire d'être convaincu par ce que l'on entreprend et des bénéfices qu'il y a à en tirer. Le manager doit être prêt à entendre des choses qui ne font pas plaisir et doit faire un travail sur lui pour se contrôler."

 Le manque de compétences. "On ne peut pas s'improviser coach", estime Marie-Odile Vervisch. Une formation au coaching est indispensable : les processus et des techniques sont à acquérir comme, par exemple, la gestion des émotions des autres.