Faire entendre son point de vue Prendre en compte la taille du groupe
Pour certains, animer un petit groupe de collègues qu'ils connaissent bien ne pose aucun problème, mais ils perdent leurs moyens lorsqu'il s'agit d'intervenir dans une conférence. Et a contrario, des grands conférenciers peuvent être déceptifs en tant qu'animateurs d'une petite cession de formation. En effet, on n'utilise pas les mêmes "outils" pour faire passer ses idées face à un petit groupe et face à un groupe de plus grande taille.
"En face à face avec un individu, on parle à son cortex, tandis que face à un groupe, il faut parler à sa moelle épinière."
En effet, en face à face avec un individu, "on parle à son cortex", c'est-à-dire que l'on "cérébralise", on rationalise, on utilise une logique point par point. Tandis que face à un groupe, il faut "parler à sa moelle épinière", soit ce qui fédère le groupe, les valeurs de l'entreprise, par exemple. "Dès que l'on constitue un groupe de plus de 4 ou 5 personnes, l'instinct grégaire prend le dessus et l'individu se dissout dans le groupe, en proportion de sa taille et perd son sens critique", indique Jean-Yves Bellego.
Face à un petit groupe
Il faut donc être conscient que dans un petit groupe, il y a un croisement des relations : une relation verticale avec l'animateur de la réunion et une relation horizontale entre les différents membres. "Il faut utiliser la force du groupe : créer une famille d'idées et une dynamique autour de ces idées". Il est donc conseillé de limiter votre propos à 3 ou 4 points, pour ne pas noyer les participants et ne pas faire de digression. Bon à savoir : un grand groupe homogène se comportera comme un petit groupe.
Face à un grand groupe
"En revanche, face à un grand groupe, il faut activer la valeur du groupe sur le plan identitaire. Que ce soit l'identité de l'entreprise, du métier, de ce qui constitue le groupe : face à un groupe de policiers, il faudra parler de la défense du citoyen, par exemple", indique le psychologue. Il faut principalement s'attacher aux éléments fédérateurs de façon à établir une connivence entre chaque participant, pour que tous se sentent concernés. "Nous vendons des produits haut de gamme, notre obsession à tous, c'est la qualité."
Pour cela, il ne faut pas hésiter à travailler le langage émotionnel, via des images. "La métaphore touche l'irrationnel et parle ainsi à l'inconscient du groupe", précise Jean-Yves Bellego. Et ce langage ne fait pas obstacle à la clarté du propos. Dans une entreprise spécialisée dans la logistique, un directeur d'unité qui doit faire passer ses idées à ses équipes de chauffeurs routiers peut par exemple prendre l'image du chauffeur comme un "capitaine à bord, qui doit témoigner son autorité et créer un climat de confort".