Les banques sont-elles prêtes pour le Big Data ?

Le Big Data constitue un enjeu majeur pour les entreprises, et notamment pour les banques françaises qui gèrent de grandes quantités de données quotidiennement. Si nos banques sont convaincues de l'intérêt d'analyser leurs données, la mise en pratique n'est pourtant pas toujours au rendez-vous. Et pourtant, il y a urgence....

Considéré comme l’un des plus grands défis informatiques de la décennie 2010-2020, le Big Data représente un enjeu stratégique pour les entreprises et leurs systèmes d’informations. En effet, une bonne gestion de ces quantités volumineuses de données offre un potentiel important d’opportunités.

Le challenge est de taille, notamment pour les banques françaises

Avant d’être saisies, analysées et classées, les données à l’état brut impressionnent par leur quantité et leur hétérogénéité. La règle dite des « 3 V » propre au Big Data -  volume, vélocité et variété – illustre parfaitement les enjeux auxquels les banques sont confrontées. D’ailleurs, la prise de conscience est générale : l’analyse et l’exploitation de ces données est un levier de croissance incontournable.
Mais bien souvent la réalité s’avère plus complexe… Posséder un grand volume de données,
oui mais… Encore faut-il bien les exploiter de façon pertinente !

Si les banques semblent aujourd’hui convaincues de l’importance de l’analyse de leurs données, 70 % des banquiers interrogés estiment qu’ils n’en tirent cependant pas pleinement profit [1]. Pourquoi ? Tout simplement le manque d’outils permettant de le faire. Alors que de nouveaux systèmes intelligents ont vu le jour pour faire face à cette évolution, beaucoup sont encore équipés de logiciels basiques.
Il y a donc urgence. L’intégration des données et leur exploitation représente un enjeu majeur. Les banques sont les premières concernées puisqu’elles ont à gérer des données massives au quotidien.
Si les banques investissent, le font-elles de façon appropriée ? Je dirais que nos banques, réticentes en temps de crise économique, n’osent pas se lancer dans des investissements dont les résultats ne seront pas tangibles rapidement. En misant sur la gestion des données, elles pourront pourtant affiner la connaissance de leurs clients pour les fidéliser et leur offrir de meilleurs services.
L’identification des préférences des clients, la connaissance de leur capacité à consommer et à épargner, l’anticipation de situations financières difficiles.... tout cela est traçable. Il suffit d’exploiter ces données pour offrir aux professionnels du secteur bancaire une vision à 360° de leurs clients. A terme, il s’agit d’augmenter les profits et d’améliorer la gestion des clients.
La gestion du Big Data, plus qu’un outil, doit être envisagée comme un phénomène accompagnant les évolutions de nos modes de vie, de consommation et d’organisation. Les banques s’inquiètent des coûts là où ne sont que des bénéfices. Le Big Data est pourtant au centre de tous les sujets : dans un marché très mature, les banques doivent innover pour ne pas laisser leurs clients se tourner vers la concurrence ; l’exploitation intelligente des données est une réponse. Elle permet  de mettre en place des offres et des services réellement adaptés aux besoins des clients, selon leur situation. 
Non, les banques ne sont pas prêtes pour le Big Data, même si beaucoup d’entre elles ont pris conscience de l’importance du sujet. Il est donc urgent de mettre en place les solutions appropriées pour rester compétitif.

[1] Selon une récente enquête du Cabinet Deloitte