Quels critères de choix pour sélectionner une formation au no code ?

Quels critères de choix pour sélectionner une formation au no code ? Quels sont les outils au programme ? L'enseignement intègre-t-il des notions de cybersécurité ? Aborde-t-il les bases de la qualité logicielle ? Tour d'horizon des questions à se poser pour ne pas se rater.

Les formations au no code sont généralement accessibles sans prérequis techniques, le candidat étant avant tout évalué sur sa motivation. Elles mettent aussi en avant la possibilité de financer les cours par Pôle emploi (aide à l'embauche via la POEI) ou l'opérateur de compétences (OPCO) de l'entreprise dans laquelle l'apprenant effectue son alternance. En revanche, les formations disponibles ne sont pas (encore) éligibles au CPF.

Sur quels critères sélectionner sa formation ? Pour Laurent Sevenier, directeur-fondateur de cabinet InPulp, le candidat doit tout d'abord s'assurer que le programme cadre bien avec son projet professionnel. "Une personne éloignée de l'emploi, un freelance ou un salarié en voie de reconversion auront, a priori, des attentes et des objectifs différents", analyse-t-il.

La gestion de projet : élément clés

"Attention aux formations qui vendent du rêve et laissent entendre que l'apprenant sera immédiatement opérationnel à son issue", alerte, de son côté, Benoît de Montecler, fondateur et PDG de ncScale, éditeur d'une solution de DevOps orientée no code. "La courbe d'apprentissage est assez longue." Il note, par ailleurs, que les programmes se concentrent avant tout sur la découverte des outils. A ses yeux, cela peut être suffisant pour livrer un MVP (minimum viable product) mais pas pour créer une application en production avec des process critiques.

"La livraison d'une application professionnelle doit répondre à des exigences de bonnes pratiques"

"C'est le côté le moins fun du no code", poursuit Benoît de Montecler. "La livraison d'une application professionnelle, quelles que soient les méthodes de développement, doit répondre à des exigences de qualité et de bonnes pratiques. Elle doit être maintenable et non boguée." L'expert conseille de se concentrer sur les aspects accordés par la formation à la documentation et à la cybersécurité.

Laurent Sevenier abonde dans son sens. "Le programme pédagogique doit poser un cadre méthodologique et rappeler les fondamentaux de la gestion de projet. Les possibilités offertes par le no code n'affranchissent pas de rédiger un cahier des charges ou de documenter un projet."

Quels sont les outils au programme ?

Autres critères de choix : les outils de développement no code inclus dans la formation et la certification des enseignants à ces derniers. "La plupart des formations se concentrent sur les solutions star du no code que sont Bubble, Airtable ou Notion", observe Laurent Sevenier. "Cela rassure le marché. En même temps, il s'agit de logiciels américains, donc soumis au Cloud Act. Il conviendrait de se pencher sur les solutions françaises pour se conformer au règlement européen sur la protection des données personnelles."

Au-delà de la maitrise technique des outils de développement sans code (il en existerait quelque 800), la formation doit, selon Laurent Sevenier, avant tout expliquer la logique de cette technique. "Un logiciel n'est souvent exploité qu'à 30% de ses capacités. Il convient surtout de comprendre la philosophie de l'éditeur et à quels cas d'usage son outil peut répondre. Par exemple, pour bien utiliser Photoshop, il faut saisir le mode de fonctionnement des filtres et des calques."

Laurent Sevenier insiste, par ailleurs, sur le côté vivant et humain de l'apprentissage. "Les échanges entre apprenants sont importants. Le no code présente une dimension communautaire importante. Il suffit de voir le dynamisme des chaînes Slack ou Discord sur le sujet", constate l'expert. Enfin, la notion de plaisir est essentielle à ses yeux. "Le no code porte la promesse d'évoluer dans son métier voire d'en changer, de gagner en autonomie et de s'épanouir professionnellement. Il faut pouvoir prendre du plaisir à se former", conclut Laurent Sevenier.