Le mécénat d'entreprise se définit comme la contribution d'une entreprise en faveur de l'intérêt général. Les domaines soutenus sont très divers.
De l'éducation, à l'aide aux personnes âgées en passant les arts, les entreprises, souvent par le biais de fondations à leur nom, les entreprises choisissent le plus souvent des domaines sociaux et culturels.
L'appui à la recherche scientifique et à l'innovation peut également se faire via ce moyen. Des chaires d'universités sont ainsi financées par ce système en France. "Cette définition permet de distinguer nettement ce que peut être une action de mécénat de ce qu'est un sponsoring" affirme Marianne Eshet, déléguée générale de l'Admical, une structure qui effectue des actions de lobbying en faveur du mécénat.
Une récente étude Admical-CSA, étendue aux PME de plus de 20 salariés, dénombre en France 30 000 mécènes, qui apportent chaque année 2,5 milliards d'euros. Par ailleurs, la progression des contributions d'entreprises de plus de 200 salariés a été de 57,5 % en deux ans. Et si 50% des mécènes s'engagent dans des actions d'ordre social, c'est un tiers d'entre eux qui promeuvent des activités culturelles.
Un orchestre philharmonique pourra effectuer des représentations pour des clients de son bienfaiteur
"La loi de 2003 a considérablement dynamisé cette activité", explique l'Admical. Cette loi stipule que l'entreprise mécène peut, déduire de son impôt 60 % de la valorisation de son don, et ce dans la limite de 0,5 % de son chiffre d'affaires.
La forme de contribution de l'entreprise est elle aussi diverse. Financement, apport en nature, compétences et temps de travail sont des outils proposés en fonction des politiques d'entreprises. Il n'en demeure pas moins que dans 80% des cas, c'est le financement qui est choisi comme mode d'action.
Pour l'entreprise, en France, le fait de pratiquer le mécénat n'apporte pas que des bénéfices de notoriété et d'image. Selon la loi, l'entreprise mécène peut recevoir du bénéficiaire une contrepartie, si celle-ci n'est pas proportionnelle au montant du financement perçu.
Ainsi, un musée qui réalise une exposition grâce au financement d'une entreprise devra en pratique s'acquitter de location à titre gracieux de ses locaux pour les évènements de l'entreprise. Un orchestre philharmonique pourra effectuer quelques représentations pour des invités et des clients de son bienfaiteur.
Une pratique très répandue dans les pays anglo-saxons, où la taille des noms des entreprises mécènes est affichée en proportion de leurs dons à l'entrée des musées. En France, ces pratiques, bien qu'émergentes, ont longtemps été bloquées par leurs opposants qui estimaient qu'il s'agissait là d'une "privatisation de la culture" au détriment du public et des citoyens, se substituant aux subventions publiques.