Les entreprises informatiques s'essaient au mécénat culturel Godefroy de Bentzmann (Devoteam) : "Il s'agit de nouer des relations avec nos clients dans un contexte différent"

Vous avez choisi de vous associer à l'exposition "Le Futurisme à Paris, une avant-garde explosive", organisée en ce moment par le Centre Pompidou. Qu'attendez-vous du mécénat  ?

C'est un moyen pour les entreprises comme les nôtres, qui pratiquent des activités de service assez immatérielles, de donner une âme, une identité à nos structures. C'est aussi une manière d'illustrer notre état d'esprit au sein de notre entreprise.

C'est la première fois que Devoteam pratique le mécénat culturel. Comment voyez-vous votre action ?

Les gens qui nous connaissent savent que nous ne sommes pas tendres en affaire, nous ne sommes pas les petites sœurs des pauvres. Et ici aussi, il ne s'agit pas de faire du caritatif ou de l'humanitaire. Et puis le mécénat culturel demande un véritable investissement. Jusqu'alors, nous n'avions pas les fonds pour cela.

"Nous partagons avec le Centre Pompidou la même vision sur la technique et l'innovation"

Comme souvent, il s'agit de relations humaines et tout a été très vite. Le contact a été établi au mois de juillet dernier avec les gens du Centre Pompidou, et le courant est très bien passé. Nous nous sommes aperçus que nous partagions avec eux la même vision sur la technique et l'innovation. Par ailleurs, la question du partage et de la transmission de la connaissance est au cœur de leur modèle, en tant que musée. Nous avons la même vision sur cette question en interne avec nos équipes.

Vous-même, personnellement, vous aviez une appétence particulière pour l'art moderne ? Le choix du mouvement Futuriste est-il significatif pour vous ?

Non, je n'avais pas de connaissance particulière avant de m'intéresser à ce projet. Mais je me laisse surprendre par l'exposition et j'ai dû assumer aussi sa thématique.

Nous avons hésité avec une exposition sur Alexandre Calder, et finalement notre choix s'est porté sur les Futuristes. Un choix qui a soulevé chez les spécialistes de l'art pictural une légère polémique liée aux évolutions historiques de ce mouvement artistique [ndlr le fascisme italien se réclamera de ce courant après sa période d'activité]. Mais le commissaire de l'exposition a très bien fait son travail, et les choix sont très clairs. Nous adhérons au fait que le futur est quelque chose de passionnant en tant que vision d'entreprise, et c'est à cette image que nous voulons coller.

Quels bénéfices pensez-vous tirer de cette action de mécénat ?

Un bénéfice au niveau de nos clients, c'est certain. Cela permet de nouer des relations dans un contexte différent avec nos partenaires. Au niveau de nos effectifs aussi, la cohésion et l'esprit des équipes est positivement impacté par cet évènement. Nos employés sont pour un grand nombre d'entre eux des ingénieurs et des commerciaux et nous leur proposons un évènement différent, intellectuel, qui sort de leur cadre de référence pour la plupart d'entre eux. Le retour est très bon de leur part.

Godefroy de Bentzmann est le cofondateur et codirigeant de la société de services informatiques Devoteam.