Emploi des seniors : expertise et valorisation comme remèdes "J'ai 56 ans façon Mick Jagger"

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Evelyne Bourderioux (directrice commerciale de VMware) © E. Bourderioux

Après un doctorat de droit, Evelyne Bourderioux entame sa carrière dans le secteur informatique à un poste de commerciale. Au fil de ses expériences, elle gagne en responsabilités, d'abord chez des constructeurs, puis des éditeurs, notamment en tant que responsable de compte et directrice des ventes. A désormais 56 ans, et depuis quatre ans directrice commerciale pour le compte de VMware, elle se présente, amusée, comme un dinosaure chez l'éditeur.

Même si cette quinqua déclare n'avoir jamais rencontré au cours de sa carrière aucune des difficultés inhérentes à son statut de sénior de l'informatique, elle avoue n'avoir jamais, à dessein, fait mention de son âge lors de ses candidatures à des offres d'emploi.

"Je suis pleinement consciente d'avoir eu énormément de chance. Ma solution est d'être bien servie par la génétique, ce qui me donne dix ans de moins. J'ai 56 ans façon Mick Jagger", rit Evelyne Bourderioux.

"Si je n'ai pas enduré de discrimination, je constate néanmoins les difficultés rencontrées par les autres. Lors d'un recrutement pour un poste, j'ai par exemple plus de mal à faire passer la candidature d'une personne ayant dépassé 40-45 ans", poursuit-elle car le premier réflexe est de se demander si le candidat n'est pas émoussé.

"Dans toutes les strates, on constate un jeunisme imbécile"

Si les prix des prestations des sociétés de services informatiques sont en grande partie indexés sur la rémunération des consultants, favorisant avant tout les jeunes sur le marché de l'emploi, il en va tout autrement chez un éditeur.

"La rémunération est fonction du poste. Un junior accédant à un poste de directeur commercial sera sensiblement payé autant qu'un sénior. Il lui faudrait simplement trois fois plus de temps pour faire le même travail", ironise Evelyne Bourderioux, insistant ainsi sur la plus-value apportée par les profils plus expérimentés de l'informatique.

"Il existe une réelle discrimination sur l'âge, mais qui ne concerne pas seulement le secteur IT. Dans toutes les strates, on constate un jeunisme imbécile. Pour l'essentiel, cette discrimination tient à des préjugés qui voudraient que, passé 40 ans, on n'ait plus ni l'énergie ni la motivation. Pourtant, certains sont déjà vieux à 35 ans et d'autres des adolescents à encore 50 ans. Certaines idées ont la vie dure dans les esprits. Avec une espérance de vie de 80 ans, à 50 ans, on est encore jeune", martèle-t-elle.