Patrick Robin (24h00) "Boosket va nous permettre de nous lancer aux USA"

24h00 absorbe l'acteur spécialisé dans le f-commerce Boosket et prévoit plusieurs acquisitions cette année. Son président détaille ses projets.

24h00 rachète le jeune éditeur de solutions f-commerce Boosket, dans lequel vous aviez déjà investi à titre personnel. Pourquoi ?

En tant que spécialistes de l'e-shoppeuse, il nous semble primordial de nous préparer aux évolutions des comportements de consommation de cette cible, sur tous les canaux, y compris Facebook. Boosket a développé un service clés en main qui permet non seulement de gérer une activité de vente sur Facebook, mais en plus d'y mettre en place des leviers de promotion, de recrutement de fans et de génération de trafic. Depuis son lancement en septembre 2010, plus de 3 000 boutiques de f-commerce ont été ouvertes grâce à Boosket, dont celle de La Redoute et de Kiabi. L'expertise de Boosket va nous permettre d'accompagner nos clients dans leur démarche de social commerce mais aussi de social marketing.

Comment s'opère ce rapprochement ?

Nous allons fusionner les deux entreprises. L'opération se fait à 90 % par un échange de titres. Nous conserverons la marque Boosket qui deviendra la marque ombrelle de 24h00 sur le social commerce et le social marketing. Josué Solis, l'actuel CEO de Boosket dirigera ce département.

Le f-commerce est-il l'avenir de l'e-commerce ?

Le f-commerce ne remplacera pas l'e-commerce mais viendra en complément. Je pense que nous allons de plus en plus vers une forme de "commerce déporté", dans lequel les marchands devront mettre leurs offres à disposition de leurs clients où qu'ils se trouvent, que ce soit sur Facebook, sur le mobile ou sur les télévisions connectées. Nous sommes encore loin de l'explosion de ce phénomène, mais il faut nous y préparer. Boosket développe par ailleurs d'autres technologies qui nous permettront de compléter notre offre sur le social media.

Comptez-vous également aborder les canaux que sont le mobile ou la télévision connectée ?

Oui. La technologie de Boosket peut notamment être portée sur les télévisions connectées. Nous préparons d'ailleurs une expérimentation dans ce domaine avec LG. Nous nous préparons aussi au m-commerce. La réussite de certains acteurs sur le mobile comme Vente-privee.com confirme qu'il s'agit d'un réel canal de vente. Nous préparons une application mobile 24h00 pour la fin de l'année.

Fin 2009, vous avez repositionné 24h00 en arrêtant les ventes privées. Ce changement de cap a-t-il été profitable en 2010 ?

2010 a été une année compliquée car elle a été celle de la transition de notre modèle. Cependant, nous avons été pour la première fois à l'équilibre l'an dernier, avec un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros. Nous visons cette année un CA de 7 millions d'euros et de plus de 10 millions en 2012.

Prévoyez-vous d'autres rapprochements ? Des acquisitions ?

En France, nous regardons des dossiers susceptibles de compléter notre offre technologique, de compétences et de services, en matière de CRM ou de mobile par exemple. Nous étudions également deux dossiers en Espagne. Nous y sommes présents depuis huit mois et beaucoup de nos clients français y sont également. Les dossiers que nous regardons sont des acteurs proches de l'activité de notre agence de recrutement d'e-shoppeuses Imaginet.

Avez-vous d'autres projets à l'international ?

La fusion avec Boosket va nous permettre d'ouvrir un bureau aux USA, avant la fin de l'année j'espère. 24h00 a peu de chances de devenir un acteur vraiment international car notre modèle ne peut pas forcément être répliqué à l'identique sur chaque marché. La technologie de Boosket en revanche est capable de rivaliser avec celles d'acteurs américains comme Payvment. Sur les 3 000 boutiques créées par Boosket, 2 000 l'ont été par des entreprises étrangères. Si nous voulons développer cette offre aux Etats-Unis, nous devons aller là-bas.

Quelle place occupe aujourd'hui votre portail dédié aux e-shoppeuses dans votre activité ?

Il représentait en 2010 15 % de notre chiffre d'affaires mais nous voulons le développer fortement en 2011 et en 2012, ainsi que notre guide shopping. Ce pan de notre activité devrait représenter 20 % de notre chiffre d'affaires cette année. Notre activité BtoB représentait 80 % de notre chiffre d'affaires en 2010 mais devrait être à terme ramené aux alentours de 60 %.

Vous avez lancé fin 2009 un magazine papier, mais seulement deux numéros ont été publiés depuis. Arrêtez-vous ce projet ?

Non, nous travaillons sur un troisième numéro. Les deux premiers ont été de belles réussites mais nous ne disposons pas de régie spécialisée pour vendre nos espaces publicitaires, ce qui constitue une activité chronophage. Nous sommes actuellement à la rechercher d'une régie qui puisse le faire à notre place. Le prochain numéro sortira au mois de novembre, juste avant les fêtes de fin d'année.

Editeur de livres d'art pendant dix ans, Patrick Robin s'associe à Daniel Filipacchi pour créer le magazine "Photo-Revue" puis le mensuel "CD-Media". En 1994 il lance le fournisseur d'accès imagiNet, puis la régie publicitaire en ligne ROL en 1995. En 2007, il lance le site de vente événementielles 24h00.fr, qu'il repositionne comme un acteur spécialisé sur les e-shoppeuses.