Le business des loueurs de limousines Des marges faibles pour les légaux

certains loueurs, outre les limousines, proposent des rolls royce ou d'autres
Certains loueurs, outre les limousines, proposent des Rolls Royce ou d'autres voitures de luxe. © American Limousines

Malgré le luxe supposé des limousines, les marges des entreprises du secteur ne sont "pas mirobolantes", assure Cédric Auroux, patron de VIP Paris : entre 5 et 11% de rentabilité, selon lui. En cause, des coûts d'entretien importants et des tarifs pratiqués plutôt modestes : une centaine d'euros en moyenne de l'heure, à diviser par le nombre d'occupants. En face, la voiture doit être constamment entretenue -la moquette est lavée entre chaque nouveau client chez VIP Paris-, les mini-bars remplis, les contrôles techniques effectués chaque mois et la taille des véhicules impose des parkings et garages imposants. Il faut y ajouter le prix de la main d'œuvre : un chauffeur d'American Limousine est par exemple payé 12 euros de l'heure. 

Surtout, les pièces de rechange sont introuvables en France et même en Europe. D'où des coûts de transport élevés : "des disques de frein coûtent trois fois plus en transport qu'en pièce", rapporte ainsi Cédric Auroux. "Comme les besoins sont urgents, nous faisons à chaque fois appel à Fedex ou DHL", enchérit Fabrice Costello, d'American Limousines. Les deux entrepreneurs ont d'ailleurs développé une activité d'importateur de pièces de rechange. Les problèmes de pièces peuvent d'ailleurs se poser dès l'arrivée de la voiture en France. Certaines d'entre elles n'étant pas conformes aux normes territoriales, les voitures doivent subir des modifications, notamment sur les pare-brises, avant même d'être autorisées à la location. 

Les "limo poubelles"


En revanche, le coût à l'achat des véhicules est moins élevé qu'on ne pourrait le croire, notamment grâce à la parité euro-dollar. Comptez entre 80 et 100 000 euros pour un véhicule neuf entièrement équipé, selon Fabrice Costello. Ces véhicules neufs sont importés des Etats-Unis. Seules cinq usines et une dizaine de garages plus modestes en produisent. 

Mais il est possible de trouver encore moins cher : il existe en périphérie de Londres un marché de la limousine d'occasion. "Ils prennent 3-4 limo et en fabriquent une seule à partir des pièces", explique Cédric Auroux. "On appelle ça des limo poubelles, qui comptent de 500 000 à 1 million de miles au compteur". Soit de 965 à 1,6 million de kilomètres... "C'est de la folie de laisser rouler des engins pareils", estime le chef d'entreprise, qui craint un jour l'accident corporel, non couvert faute des assurances adéquates, qui jetterait l'opprobre sur toute la profession.