Carrière
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CARRIÈRE
(juin
2004)
Pendant la crise, les cadres se sédentarisent
Quand les conditions ne sont pas bonnes, mieux vaut prendre racine. Telle est la principale conclusion de la dernière enquête de l'Apec (l'Association pour l'emploi des cades) concernant la mobilité des cadres. Alors que le marché de l'emploi a peu à peu stabilisé sa chute, les cadres sont restés prudents l'année dernière, en limitant leurs mouvements professionnels, que ce soit dans le domaine du changement d'entreprise ou de l'expatriation. Avec, pour constat de base, la crainte : 20 % des cadres se sentent aujourd'hui menacés par le chômage à plus ou moins court terme.
En l'espace d'un an, la part des cadres à l'origine de leur départ de leur entreprise s'est ainsi considérablement réduite. En 2002, 80 % des cadres sortants étaient à l'origine de leur propre départ. L'année dernière, cette part est tombée à 54 %, plus de 45 % des cadres subissant du coup leur "mobilité" (licenciement, retraite...). L'initiative a changé de camp, en passant du salarié à l'entreprise. Fort logiquement, cette évolution favorise une nouvelle forme d'immobilisme. Entre 1993 et 2003, la part des cadres n'ayant pas connu de changement dans leur vie professionnelle gagne dix points pour atteindre, l'année dernière, les 78 %. Même mouvement concernant la part des cadres ayant subi des changements internes, qui perd quatre points à 13 %.
Malgré cette immobilité apparente, les cadres veillent toujours, à l'affût des opportunités. Un tiers d'entre eux envisage par exemple de quitter leur entreprise dans un avenir proche. Ils sont également presque la moitié à avoir consulté régulièrement, l'année dernière, les offres d'emploi dans la presse. Dans le même esprit, 30 % ont remis à jour leur curriculum vitae. Enfin, on remarquera une forte augmentation de la recherche des offres d'emploi sur Internet. La part des cadres qui consultent les petites annonces en ligne est passée, en l'espace de deux ans, de 53 à 66 %. Pendant ce temps, la presse a reculé de 85 à 70 %.
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