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27/10/2004
Conseil : crise en 2003, reprise en 2004
En juin dernier, dans une interview au Journal du Management, Jean-Luc Placet, président du Syntec conseil en management, annonçait 10 % de baisse du chiffre d'affaires du secteur pour l'année 2003. L'étude annuelle du syndicat professionnel confirme le tendance, avec un chiffre d'affaires total du secteur de 3,85 milliards d'euros. Mais le Syntec estime que l'embellie du secteur du conseil devrait se ressentir dès cette année, avec cette fois une croissance attendue de plus de 6 % pour les cabinets de l'échantillon (cf. encadré).
Les reculs enregistrés en 2002 et 2003 sont, aux yeux du syndicat professionnel, les conséquences directes de la contraction brutale du marché high-tech. "Pendant dix ans, nous avons connu une croissance continue à deux chiffres, note Michel Noiry, directeur adjoint de GFI consulting et membre du Syntec. Nous avons été dopés par des projets comme la transformation des systèmes d'information pour le passage à l'an 2000 ou de grands projets d'intégration d'ERP. Depuis 2001, suite à l'explosion de la bulle Internet, nous sommes touchés par la crise. Mais ce ralentissement ne se lit dans les comptes que depuis 2002." 2004 devrait en revanche marquer un retour à une logique de croissance pour le conseil, le Syntec tablant sur une croissance de 6,4 % du chiffre d'affaires. "Les décisions d'investissement reprennent doucement", souligne Michel Noiry. Une tendance qui devrait se confirmer en 2005 et se traduire notamment par de nouvelles embauches. "A partir de 2005, nous devrions retrouver les niveaux de recrutement d'avant la crise." Les cabinets de moyenne et de grande tailles devraient le plus profiter de cette reprise, avec des croissances attendues de 9,6 et 7,6 % de leur chiffre d'affaires.
Ce retour en grâce des grands cabinets arrive après une période favorable aux petites structures, qui ont mieux résisté à la crise. L'année dernière, seuls les petites et moyens cabinets de conseil ont vu leur activité progresser avec des hausses respectives de 15 % et 8 %. Mais ces petits et moyens cabinets ne représentent que 13 % du marché en France. Sur le plan du positionnement, seuls les cabinets de conseil en
stratégie affichent une croissance du chiffre d'affaire en
2003 (+4 %). Les généralistes sont, eux, les
plus touchés par la crise. "Pendant les années
fastes, le développement se faisait sans grande préoccupation
de la clarté de l'offre. Aujourd'hui, il faut afficher une
forte visibilité sur la valeur ajoutée", note
Michel Noiry. Une tâche moins aisée pour les grands
cabinets généralistes.
Signe de la contraction du marché, les salaires des consultants débutants sont passés en moyenne de 38 000 euros annuels en 2002 à 37 500 euros l'année dernière. Une tendance qui devrait s'inverser avec la reprise des embauches dans le secteur. Et ce, d'autant plus que le pouvoir d'attraction de la profession semble décliner. "Le fun a disparu, déplore Michel Noiry. Les jeunes voyaient le conseil comme un métier dynamique et valorisant, l'équivalent d'un troisième cycle. Aujourd'hui, la confiance est moins forte. Les consultants sont aussi moins arrogants." Un métier désormais comme les autres ?
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