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17/11/2004
Un accord-cadre européen contre le stress
Motivant ou au contraire frein à la performance, le stress professionnel est une problématique au goût du jour, qui agite de plus en plus la médecine du travail, les entreprises et les salariés. Conscients de l'enjeu, les principaux syndicats européens se sont penchés à leur tour sur la question. Pour cela, ils ont signé un accord-cadre européen en octobre dernier afin d'initier une meilleure compréhension et une meilleure prévention d'un phénomène de société et d'entreprise. Après neuf mois de négociations, cet accord-cadre sur le stress professionnel a été entériné par l'Unice, l'UEAPME, l'Etuc et le CEEP, avant d'être présenté à la Commission européenne. L'accord n'aboutit pas sur une directive européenne au sens strict, mais sur une mise en oeuvre à charge des syndicats signataires, une formule prévue par l'article 139 du Traité de l'Union européenne. "Prévenir, éliminer ou réduire les problèmes issus du stress lié au travail", voilà qui résume l'ambition de cet accord-cadre, et l'engagement pris par ses signataires. A charge pour chaque syndicat de diffuser cet accord au sein des entreprises. Des entreprises qui sont invitées à limiter le stress par des mesures individuelles ou collectives, ou en faisant appel à des experts externes. La qualité du management et de la communication sont particulièrement visées par cet accord, qui souhaite avant tout que les entreprises se responsabilisent à terme sur le sujet. Véritable laboratoire d'essai, cet accord-cadre court sur une période de trois ans. Relayé par le comité de liaison Eurocadres-CEC, l'accord donnera lieu a un suivi annuel des initiatives prises par les entreprises. Un compte-rendu final des actions menées devrait être établi en 2008. Ce rapport devra permettre de mieux appréhender et lutter contre le stress professionnel et pourrait devenir, le cas échéant, une base pour une future directive.
Car en matière de stress, le constat est de plus en plus alarmant. L'Institut français d'action sur le stress (l'Ifas) a mené de mars 2003 à mars 2004 une étude auprès de 13.000 salariés français (employés et cadres), et dont les résultats sont parus dans le magazine Enjeux-Les Echos. D'après cette enquête, 36 % des salariés interrogés estiment que le stress est issu avant tout de la vie professionnelle et 10 % seulement de la vie personnelle.
Une tendance confirmée par une étude du Journal du Management, qui fait apparaître que la pression subie pendant le travail est jugée "trop importante" par la moitié des cadres et "élevée mais supportable" par un tiers. Bref, alors que la charge de travail augmente, que le salarié doit être à la fois performant et polyvalent, l'engagement des entreprises dans un processus de réduction du stress est plus que jamais attendu, et à tous les niveaux hiérarchiques.
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