Femmes cadres, c'est mieux

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"Cadres : le temps des femmes". Ainsi s'intitule l'enquête de l'Apec rendue publique début mars. Un titre optimiste, qui traduit une préoccupation croissante des services ressources humaines pour le thème de la parité. Un titre qui fait même dire à certains que l'entreprise devient misandre.

En dix ans, les femmes ont nettement amélioré leur situation dans l'entreprise. Le taux de féminisation des cadres inscrits à l'Apec est passé de 29 à 35 % de 1995 à 2003. Cette progression concerne presque toutes les fonctions. Mais on constate toujours une surreprésentation féminine dans certains métiers, et un sous-représentation dans d'autres. Ainsi, 67 % des cadres de la fonction personnel, 66 % des métiers de communication et création et 64 % de la fonction "administration, gestion et administration" sont des femmes. A l'inverse, certains métiers restent traditionnellement très masculins, comme la production ou l'informatique. La faible représentation des femmes dans la fonction direction générale (18 %) laisse également entrevoir des inégalités persistantes.

Ces inégalités se traduisent dans la taille de l'équipe dirigée. Et ce, même si la taille moyenne de l'équipe managée a progressé pour les femmes entre 1995 et 2003 et presque stagné pour les hommes. Elles sont aujourd'hui 18 % à diriger plus de dix personnes, contre 10 % en 1995. Cependant, la proportion de femmes dirigeant de une à quatre personnes a diminué, passant de 48 à 36 %. De même pour la proportion de femmes qui n'encadrent personne, passée de 28 à 31 %. Par conséquent, plus de femmes sont cadres, mais beaucoup (67 %) encadrent de très petites équipes, voire n'encadrent personne.

Les inégalités se ressentent également dans le salaire. L'écart du salaire moyen entre femmes et hommes cadres a baissé de trois points. Mais, avec 21 % de différence, cet écart reste élevé. Les femmes ont vu leur salaire moyen croître de 14 % entre 1995 et 2002, contre 11 % pour les hommes. Leur salaire médian a crû de 12 %.

A travers une enquête qualitative avec des chercheurs, responsables d'entreprises, d'écoles et de formation professionnelle, l'Apec a déterminé des axes d'amélioration. L'entreprise dispose ainsi de trois grands leviers : le recrutement, la formation permanente, la gestion de carrière et l'articulation de la vie privée et de la vie professionnelle. Les femmes doivent quant à elles participer à la modification des représentations et des stéréotypes, participer au dialogue social et devenir actrice de leur carrière. Et éviter de tomber dans la misandrie.