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ECONOMIE
 
18/05/2005

Alternext, mode d'emploi

Conditions d'admission, détail du processus d'introduction, système de cotation... le fonctionnement d'Alternext passé au crible.
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  L'interview de Martine Charbonnier (Euronext)
Créé à destination des petites et moyennes entreprises (PME), Alternext, le nouveau marché boursier fondé par Euronext, a été ouvert le 17 mai avec l'introduction en bourse du MeilleurTaux, site Internet de courtage en crédits immobiliers. Afin d'attirer les entreprises à capitalisation réduite (entre 10 et 90 millions d'euros) qui ont déserté les marchés réglementés depuis 2000, Euronext a concocté une nouvelle plate-forme de financement. Inspiré de l'Alternative Investment Market (AIM) anglais, Alternext s'inscrit à mi-chemin entre Eurolist, le système de cotation qui fusionne depuis le 21 février dernier Premier, Second et Nouveau marchés, et le marché libre qui, s'il n'impose pas de contraintes, ne garantit pas non plus une protection aux investisseurs. Cela signifie in fine des règles de cotation moins contraignantes alliées à une protection minimale.

Un minimum de capital flottant
L'entreprise qui souhaite s'introduire sur Alternext est contrainte de placer sur le marché au moins 2,5 millions d'euros de titres. C'est moins que sur Eurolist (15 millions d'euros en moyenne) mais ce montant assure néanmoins aux investisseurs un minimum de mouvement sur la cotation.

Au moins deux ans d'existence
Toute société candidate à une introduction sur Alternext doit présenter un historique des comptes sur deux années. Toutefois, elle n'est pas obligée de présenter sa comptabilité sous les normes IFRS (International financial reporting standards), ces nouvelles normes comptables que les sociétés cotées de l'Union européenne doivent désormais appliquer pour présenter leurs comptes consolidés. A titre de comparaison, pour entrer sur Eurolist, il faut présenter trois années d'historique aux normes IFRS.

Disposer d'un "listing sponsor"
Ce spécialiste financier accompagne la société lors de son processus d'introduction. Il a deux fonctions majeures. Dans un premier temps, il conseille le candidat et l'aide dans ses démarches lors de l'IPO. Puis, dans les premières années qui suivent le début de la cotation (au moins deux ans), il a pour mission d'accompagner la société dans sa vie boursière. Parmi les sociétés ayant reçu l'agrément de "listing sponsor" pour Alternext, figurent Arkeon Finance, Avenir Finance Corporate, CM-COIC Securities, Oddo Corportae Finance, Société Générale et Sodica (Crédit Agricole).

Un prospectus visé par l'AMF
Afin de rassurer les investisseurs et conformément à la loi sur l'APE (Appel public à l'épargne), le processus d'introduction sur Alternext a conservé certaines bases de la réglementation imposée sur Eurolist. Ainsi, la société candidate à une IPO sur ce marché doit soumettre à l'Autorité des marchés financiers un prospectus qui décrit la situation juridique et comptable de la société qui souhaite faire appel à l'épargne du public. Le document détaille également l'activité de la société. Ce prospectus doit recevoir l'aval de l'AMF. Sans ce visa, l'introduction en bourse de la société n'est pas permise. Seule exception : l'admission directe sans offre au public. Suite à un placement privé, une entreprise peut en effet procéder à un accès direct sur Alternext. La condition est que, dans les deux ans précédant son IPO, elle ait ouvert son capital (au moins 5 millions d'euros) à un minimum de cinq investisseurs. La société doit malgré tout publier un document d'information mais celui-ci n'est pas visé par le régulateur. Il est sous l'entière responsabilité de la société et de son "listing sponsor".

La transparence des comptes
Si, contrairement aux sociétés cotées sur Eurolist, une entreprise présente sur Alternext n'est pas contrainte à une publication trimestrielle de ses comptes, elle est néanmoins dans l'obligation de présenter des comptes annuels certifiés et des comptes semestriels.

Un système de cotation double
Le système de cotation sur Alternext est divisé en deux modes complémentaires afin de développer la liquidité sur des valeurs au flottant plus étroit. Chaque séance de cotation est organisée autour d'une période de market making (tenue de marché), suivie d'une période de fixing (carnet d'ordres central) en fin de journée. Concrètement, la cotation en journée se traduit par l'affichage permanent de fourchettes de prix tandis que le fixing assure une cotation régulière des valeurs. Ce double système vise à ne pas rencontrer sur Alternext les mêmes écueils que l'on a pu observer sur le Nouveau ou le Second marché, c'est-à-dire un manque d'animation sur certaines valeurs moyennes qui incitaient les investisseurs à se tourner vers d'autres marchés, plus vivants.

L'Alternative investment market

L'AIM, dont est fortement inspiré Alternext, est le marché du London stock exchange (LSE) dédié aux valeurs émises par les petites et nouvelles sociétés. L'Alternative investment market s'adresse notamment aux valeurs moyennes en phase de croissance. Il se situe à mi-chemin entre le Nouveau marché et le marché hors-cote. Comme Alternext, sa réglementation boursière est bien moins draconienne que les autres marchés du LSE (pas de capital flottant minimum, pas d'historique comptable requis, pas d'obligation de visa du gendarme de la bourse londonienne, etc.). Créé en 1995, l'AIM compte aujourd'hui plus de 1.300 compagnies cotées sur son marché. Elles ont levé au total plus de 11 milliards de livres (16 milliards d'euros).


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