Le bruit en open-space : une fatalité ? Alors que ce mode
d'organisation de l'espace de travail se généralise, la fatigue
et le stress générés par la proximité physique
des salariés sont de moins en moins bien supportés. Des solutions
existent pourtant pour favoriser le travail en silence dans les espaces ouverts.
Choix au moment de la conception des plans, organisation de l'espace ou petites
astuces de dernière minute : voici dix conseils pour améliorer
le confort sonore de vos collaborateurs.
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Bien
choisir ses locaux |
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L'open-space présente de nombreux avantages : facilitation
du travail en équipe, atténuation des liens hiérarchiques,
meilleure circulation de l'information... Mais c'est aussi un mode d'organisation
de l'espace très exigeant. "En open-space, tout défaut prend
plus d'importance", met en garde Jean-Pierre Bosquet, président
du groupe Architecteurs.
La première des conditions pour rendre l'espace de travail vivable est
évidemment sa superficie. "En dessous de 12 m² par individu,
il devient difficile de gérer les problèmes de bruit, quoi que
l'on fasse", explique Jean-Pierre Bosquet. La hauteur sous plafond doit
également être étudiée de près, avec un spécialiste,
en fonction de la superficie de l'espace. "Si 2,70 mètres peuvent
suffire pour un bureau de 20 m², ce n'est pas le cas d'un espace de 300
m² ", rappelle l'architecte. |
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Opter
pour des matériaux non réverbérants |
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Les matériaux choisis au moment de la conception des plans, à
la fois pour les murs, les plafonds et les sols, influent de manière
importante sur la circulation des sons dans l'open-space. La grandeur à
surveiller pour faire son choix est le coefficient de réverbération
acoustique : plus les voix sont absorbées rapidement, mieux c'est.
La moquette au sol s'avère indispensable. "Il faut faire attention
aux grandes surfaces vitrées en guise de murs car elles sont fortement
réverbérantes", remarque Jean-Pierre Bosquet. Leur superficie
est alors à calculer en fonction du volume de l'open-space. Enfin, des
matériaux absorbants peuvent être installés a posteriori
au niveau du plafond pour améliorer l'isolation sonore de l'espace.
Une étude acoustique des locaux indiquera alors si cet ajout est nécessaire. |
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Isoler
les espaces bruyants |
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Photocopieur, imprimante partagée, porte d'entrée et bien
évidemment coin café : certaines zones génèrent
beaucoup plus de nuisances sonores que d'autres. Elles ont besoin d'être
isolées ou tout du moins, nécessitent un traitement particulier.
Ainsi, il n'est pas obligatoirement indispensable de chercher à annuler
le bruit : "entendre l'activité en provenance de l'entrée
n'est pas grave. Il faut surtout se prémunir contre le trouble visuel",
indique Jean-Pierre Bosquet. En effet, les mouvements intempestifs contribuent
fortement à la nuisance sonore, en attirant l'attention sur un bruit
de fond que l'on n'aurait pas obligatoirement perçu sinon. Pour l'entrée,
l'installation d'une chicane peut ainsi être suffisante.
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Délimiter
des espaces pour la circulation |
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Ne pas être constamment dérangé est essentiel pour préserver
sa concentration. "Bien identifier les zones dédiées à
la circulation des personnes évite que celles-ci soient tentées
de s'arrêter aux différents postes de travail", conseille
également le président du groupe Architecteurs. Le choix des
couleurs, des lumières permet de créer une ambiance différente
et de bien matérialiser ces allées.
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Avoir
recours à des cloisons intermédiaires |
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Pour reproduire le concept de segmentation des bureaux tout
en conservant l'idée d'ouverture de l'open-space, certaines entreprises
ont opté pour l'installation de cloisons à mi-hauteur, parfois
transparentes. Mais leur utilité reste encore à prouver :
"En dessous de 1,70 mètres, elles ne servent pas à grand
chose en termes d'acoustique mais elles sont très importantes psychologiquement
pour le salarié qui peut ainsi se reconnaître dans son emplacement
de travail", explique Jean-Pierre Bosquet.
Il
faut faire en sorte que les voix ne convergent pas."
Jean-Pierre Bosquet |
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En revanche, dans le cas d'une organisation des bureaux en marguerite, l'installation
de petites cloisons de moins d'un mètre de haut est très efficace
pour limiter les bruits en provenance de son collègue d'en face. Il
faut néanmoins essayer d'éviter au maximum ces vis-à-vis :
"il faut organiser les bureaux de telle sorte que les voix ne convergent
pas, or le son part en face de la personne qui l'émet, détaille
l'architecte. Le regard doit également pouvoir se poser sur quelque
chose d'inanimé pour préserver la concentration."
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Prévoir
des salles de réunion |
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Les conversations croisées à l'intérieur d'un open-space
sont à l'origine de bien des nuisances sonores. Aussi le recours aux
salles de réunion doit-il être généralisé,
y compris pour des échanges relativement informels. Des salles de différentes
tailles peuvent ainsi être imaginées, si les locaux le permettent,
les plus petites étant éventuellement utilisées dans
le cas d'entretiens téléphoniques prolongés.
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Réduire
le bruit des appareils |
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Les mécanismes de ventilation, de chauffage ou de climatisation peuvent
se révéler particulièrement bruyants. Leur choix doit
être fait en tenant compte de critères acoustiques.
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Penser
à l'option "musique de fond" |
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Les avis sont très partagés quant à la
diffusion d'une musique d'ambiance. Relaxante pour certains, elle est source
de déconcentration pour d'autres.
Difficile, donc, de trancher en amont : "il me semble judicieux de
se laisser la possibilité de sonoriser l'espace de temps en temps, en
installant les câbles dès le début", note Jean-Pierre
Bosquet. |
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Mettre
en place des codes couleurs |
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Une astuce que chaque salarié peut facilement mettre en place à
son poste de travail : le code couleur indiquant son niveau de disponibilité.
Une signalétique rouge, jaune ou verte peut ainsi symboliser les trois
états : "à ne pas déranger", "à
ne déranger que pour des urgences" et "disponible".
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S'isoler
individuellement |
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Et si ces différentes solutions ne suffisent pas, il est toujours
possible de s'isoler virtuellement grâce à des obturateurs d'oreilles
ou des casques de protection, à l'image de ceux utilisés sur
les chantiers. La technologie fournit également de nouvelles solutions.
Ainsi, le système "anti-bruit" de certains casques annule
le fond sonore ambiant : un micro capte les sons extérieurs au
casque qui diffuse alors dans l'oreille des sons opposés pour les neutraliser.
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