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04/09/2007
Nicolas Sarkozy veut séduire les entrepreneurs
C'est devant une assemblée de chefs d'entreprise largement acquise à sa cause que le président de la République, Nicolas Sarkozy, a prononcé un discours d'une heure jeudi dernier, à l'occasion de l'université d'été du Medef. Invité par sa présidente, Laurence Parisot, le chef de l'Etat a pris la parole pour la première fois depuis son élection devant les quelque 4.000 patrons qui avaient fait le déplacement sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas.
Dès le début, sa volonté de rupture a été martelée... le mot a été répété douze fois en quelques minutes. Le décor est planté et l'audience attentive. Si l'annonce d'un deuxième volet de réformes économiques était attendue, le Président s'est contenté de rappeler ses intentions et de rassurer son public.
L'annonce forte de l'après-midi aura été son engagement en faveur "d'une séparation à l'amiable" entre employeurs et salariés, proposition défendue par le Medef. Pour libéraliser le marché de l'emploi, il souhaite "aller beaucoup plus loin dans l'assouplissement des 35 heures", en s'appuyant sur la négociation avec les partenaires sociaux afin de favoriser les accords de branches ou d'entreprises. La taxation du travail est aussi montrée du doigt : Nicolas Sarkozy a violemment critiqué la taxe sur les salaires et s'est interrogé sur la pertinence de l'assiette des cotisations sociales. Le chantier de la taxe professionnelle a également été cité. Afin de favoriser la concurrence, cette fois, la réforme de la loi Galland est programmée, avec l'intégration de "toutes les marges arrières dans le calcul du seuil de revente à perte".
Par ailleurs, le chef de l'Etat n'a pas hésité à reconnaître la complexité des démarches administratives et a promis de réduire le nombre d'interlocuteurs pour l'employeur. Concrètement, cela passe par la fusion de la comptabilité publique et des impôts, celle de l'ANPE et de l'Unedic et la suppression de tous les organismes inutiles. Il a notamment mis en cause l'administration fiscale, accusée de chercher "à reprendre d'une main ce que le législateur a donné de l'autre."
Pour montrer qu'il avait compris les problèmes des entrepreneurs, le chef de l'Etat a également annoncé qu'il comptait s'atteler au problème de l'insécurité juridique qui entoure les chefs d'entreprise. "L'opacité des règlements, l'arbitraire bureaucratique, l'incertitude des jurisprudences [...] sont des obstacles à l'expansion", a-t-il déclaré. Et de citer les discussions entamées sur l'épineux sujet du contrat de travail. Dans une tirade enflammée, Nicolas Sarkozy s'est aussi indigné du risque pénal qui entoure les patrons, qu'il a assimilé à une double peine puisque l'entrepreneur court déjà un risque financier. "On ne peut pas à la fois dénoncer sans cesse le capitalisme financier et la dictature des marchés et continuer de décourager les entrepreneurs, les démoraliser, de leur livrer une guerre fiscale, règlementaire, judiciaire sans merci, de les empêcher par tous les moyens de réussir." Un constat approuvé et salué par l'assistance. De même pour les dénonciations anonymes dans le domaine fiscal, qu'il a déclaré vouloir interdire.
Les PME n'ont pas été oubliées puisqu'il a rappelé sa proposition d'un "Small Business Act", construit sur le modèle américain, qui réserverait une partie des marchés publics aux PME. En échange, Nicolas Sarkozy a demandé aux patrons de l'aider à faire progresser le pouvoir d'achat en faisant un effort sur les salaires. Avant de conclure sous les yeux d'une foule conquise : "je sais qu'en conjuguant vos énergies, vos talents, vos imaginations, la France peut regarder son avenir avec confiance."
Vidéos Les réactions à chaud des chefs d'entreprise Document Discours de Nicolas Sarkozy à l'université d'été du Medef
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