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(juin 2004)
James Dyson
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La société Dyson créée en 1993 compte actuellement 350 ingénieurs et scientifiques. Ses origines transpirent encore aujourd'hui à travers son organisation et son architecture. |
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Depuis qu'il a inventé l'aspirateur cyclonique il y a vingt ans, James Dyson continue de percevoir l'innovation avec tout le dynamisme et l'énergie de ses débuts. Mais l'aspirateur sans sac est tout d'abord le succès d'une équipe. Autour de James Dyson, quatre ingénieurs-designers, alors fraichement diplômés du Royal College of Art, ont développé différents prototypes. Cette bande travaille encore aujourd'hui à l'élaboration de nouveaux produits chez Dyson.
Vous avez passé cinq années au fond de votre jardin à travailler sur divers prototypes de votre aspirateur. Comment avez-vous financé et organisé ce travail ?
James Dyson. Au début de ce projet, je travaillais encore à la distribution d'une de mes autres inventions, la Ballbarrow. Il s'agissait d'une brouette avec une grosse boule en plastique moulée à l'avant, en guise de roue. Cette brouette connaissait un grand succès, mais malheureusement, très rapidement, j'ai eu des différends avec mes actionnaires et ait été contraint de revendre mes parts de l'entreprise. Je me suis donc lancé dans le développement de ma nouvelle idée : l'aspirateur cyclonique. J'ai donc vécu toutes ces années des quelques revenus tirés de la vente de mes parts dans la Ballbarrow, ainsi que grâce au soutien financier de mes amis comme Jeremy Fry et de l'hypothèque de ma maison. Je consacrais tout mon temps à mes recherches sur l'aspirateur et n'avais donc aucun revenu régulier. Ma femme Deirdre donnait des leçons d'art et de dessin, et vendait ses propres toiles pour assurer un minimum de revenus, d'autant plus que nous avions déjà nos trois enfants. Je travaillais dur, et malgré quelques moments de fatigue, je n'ai jamais perdu ma détermination. Pour être honnête, aujourd'hui, on me décrit à cette période comme quelqu'un d'incroyablement déterminé, mais à l'époque, c'était plutôt comme de la pure folie.
Comment concevez-vous la gestion de l'innovation en entreprise ?
Encourager la différence, se remettre en question, remettre en question les normes. C'est toujours cet esprit que nous cultivons aujourd'hui, après dix ans de succès, comme à nos débuts.
Nous recrutons beaucoup de jeunes à la sortie de l'université car ils sont plus ouverts d'esprit, ils n'ont pas encore été déformés par les moules des autres entreprises. La vraie innovation a besoin de cela. J'applique en fait la première leçon de mon mentor, l'inventeur britannique Jeremy Fry pour qui "l'enthousiasme et l'intelligence sont plus importants que l'expérience".
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Cette philosophie passe-t-elle par une organisation particulière ?
Travailler dans un espace propice à l'innovation me paraît essentiel. Le siège de l'entreprise en Angleterre, conçu par l'architecte Chris Wilkinson, ressemble plus à un campus qu'à une usine. C'est un environnement à notre image. Une société qui innove doit ressembler à une université, pas à une fabrique. Il y a un grand patio au centre de cette usine où les gens peuvent se croiser et discuter. Les bureaux eux-mêmes sont des espaces ouverts qui facilitent la communication. Je suis aussi très attaché au confort du bureau, et notamment à l'importance d'avoir un bon siège. Ce sont des éléments essentiels pour bien travailler et donc favoriser la créativité. Les ingénieurs et les graphistes sont situés au centre du bâtiment, ce qui est une manière de souligner leur rôle fondamental dans notre entreprise et dans notre activité. C'est donc tout un ensemble de choses qui constituent au quotidien un environnement propice à l'innovation.
Parcours
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Né en 1947 près de Norfolk, James Dyson étudie quatre ans au Royal College of Art dont il deviendra membre du conseil en 1998. L'ingénieur-designer créé sa propre société en 1993. Ce centre de recherche et de fabrication, notamment de l'aspirateur sans sac, est situé depuis 1995 à Malmesbury. Il est l'inventeur du Ballbarrow (1974) qui gagne le Building Design Innovation Award en 1977, du Trolleyball (1978), du Contrarotator (2000)... En août 2002, James Dyson devient membre de l'Industrial Designers Society of America. Il reçoit en mai 2003 le Queen's Award for Innovation. |
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