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INTERVIEW
09/02/2005
Sylvain
Breuzard (Norsys)
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La
machine à trancher n'existe pas |
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Ancien président du CJD (Centre des jeunes dirigeants), Sylvain Breuzard est PDG de Norsys, une SSII qu'il a créée en 1994. Pour lui, la décision est avant tout un moment de liberté, et non une épreuve. Des décisions qui doivent se prendre dans le respect des valeurs, après un petit jogging...
Quelle
méthode utilisez-vous pour prendre une décision
importante ?
Sylvain Breuzard. Tout d'abord, il faut disposer d'une source
de connaissance pertinente. Il faut également positionner
la question posée de manière très synthétique,
en précisant les objectifs, les enjeux, les solutions possibles
et leurs conséquences. Pour les repères techniques,
j'utilise la veille et le benchmarking. Ensuite, il faut préparer
la prise de décision en interne et à l'externe. Chez
Norsys, j'aborde les solutions possibles avec un ensemble de salariés.
Je demande à certains de s'impliquer, même si c'est
moi qui prend la décision au final. A l'extérieur
de l'entreprise, il faut également avoir une ou deux personnes
de confiance et leur demander leur avis. Je ne m'adresse pas à
des consultants car, étant payés, ils perdent leur
indépendance. Je fais plutôt confiance à d'autres
chefs d'entreprise capables de me dire si je prends une mauvaise
décision. Le dernier élément, essentiel, concerne
ses repères. Il faut connaître ses valeurs et décider
en fonction de celles-ci. Respecter ses valeurs, cela permet de
faire un choix cohérent dans la durée. En revanche
les aspects techniques ne sont jamais décisifs. Mais ce sont
eux qui permettront par la suite de justifier la décision.
Lorsque l'enjeu est trop fort, je pars en randonnée" |
Utilisez-vous l'intuition ?
On est obligé de se fier à son intuition. Par exemple,
lorsque l'on doit faire un investissement important ou encore une
augmentation de capital pour financer une croissance externe, il
y a toujours un côté intuitif. Les événements
ne se déroulent jamais comme on le pensait. Pour avoir une
bonne intuition, il faut savoir rester en veille, curieux, et accumuler
des informations. A un moment, ces informations se structurent et
cela donne une intuition constructive.
Lorsque le choix est vraiment difficile,
vous isolez-vous pour réfléchir ?
Lorsqu'une décision a un impact émotionnel fort, je
vais courir. Lorsque l'enjeu est trop fort, je pars en randonnée
en peau de phoque en haute montagne. Cela me permet d'évacuer
le côté affectif de la décision.
Comment vivez-vous la prise de décision ? Est-ce
un moment difficile ?
Non, je ne le vis pas de manière difficile. Il faut être
clair avec soi-même. La manière de vivre une décision
me semble très liée au respect de ses valeurs.
Est-ce une liberté ?
Oui, c'est une vraie liberté. Bien-sûr, nous ne sommes
jamais tout à fait libres. Mais cela fait dix ans que j'ai
créé Norsys, j'y prends beaucoup de décisions
et je le considère comme un luxe.
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Regrettez-vous certaines décisions ?
Je continue toujours à aller de l'avant, je regarde toujours
devant moi. Cela tient à mon caractère. Je fais tout
de même des bilans de mes décisions pour en tirer une
expertise pour la suite. Mais pas dans l'esprit de regretter.
Parcours
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Titulaire d'une licence en sciences économiques et d'une maîtrise d'informatique associée à la gestion d'entreprise, Sylvain Breuzard a débuté sa carrière comme ingénieur technico-commercial dans de grandes entreprises de services informatiques. En 1994, il a créé Norsys à Lille, société de conseil et de réalisation informatique qui compte désormais une filiale au Maroc, une à Lyon et une autre en Ile-de-France. Il a été président du CJD, Centre des jeunes dirigeants, de juin 2002 à juin 2004. |
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