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09/02/2005
La prise de décision
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Une décision sera tour à tour intuitive, raisonnée, collective, personnelle... A chaque contexte et à chaque personne sa méthode. |
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méthodes pour une décision |
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Faire un choix et le mettre en oeuvre : la prise de décision n'est pas à proprement parler une thématique nouvelle. Le philosophe grec Aristote l'abordait déjà au IVe siècle avant notre ère. En revanche, la prise de décision intéresse de plus en plus le domaine de l'économie. Dans un environnement où les flux d'informations accélèrent et les connaissances s'additionnent, l'acte de décision représente plus que jamais un moment clef, une parenthèse de lucidité. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les dirigeants, cadres et managers sont devenus, symboliquement, des décideurs.
Ces mêmes décideurs ne font pas systématiquement attention aux méthodes qu'ils emploient, au cheminement qu'ils suivent pour prendre une décision. Une décision qui peut être exempte de rationalité, influencée par de multiples facteurs internes ou externes. Cette décision, qu'elle soit in fine valable ou pas, sera tour à tour intuitive, raisonnée, collective, personnelle, méthodologique, hasardeuse... Autant de scénarios possibles qui amènent à un premier constat : la pertinence de la décision ne se mesure pas sur la méthode suivie mais par rapport à un environnement.
"Dans l'absolu, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise décision, confirme Laurent Falque, enseignant chercheur à l'Edhec. Une décision s'inscrit dans un cadre de référence. Or, aujourd'hui, pour justifier un choix et l'expliquer, il existe de multiples cadres de référence : technique, marketing, social, politique, financier... Au Moyen-Age par exemple, ce que proposait l'Eglise était le seul point de repère." Bref, dans un monde plus complexe, la prise de décision devient, elle aussi, plus complexe. Les décideurs ne sont pas prêts d'avoir la paix.
Sans
émotion, il n'existe pas de prise de décision" |
Cette complexité est d'autant plus grande que la prise de décision s'appuie sur des mécaniques fortement conditionnées par nos émotions. Les dernières recherches menées dans l'univers des neurosciences, avec le soutien de l'imagerie cérébrale, démontrent à quel point la prise de décision est reliée à nos sentiments, qui expriment indirectement notre perception de l'environnement. Les travaux de l'équipe d'Antonio Damasio, professeur de neurologie à l'Université de l'Iowa, ont réussi à prouver ce lien direct. L'équipe a démontré que chez des patients atteints de lésions cérébrales leur empêchant tout ressenti, la mécanique de prise de décision se retrouvait tout simplement en panne. Ces patients étaient par exemple incapables de fixer une date pour un simple rendez-vous. Sans émotion, il n'existe pas de prise de décision.
Cette part d'émotion, plus ou moins grande selon la décision ou la personne, souligne une fois de plus le fait qu'il n'existe pas de recette miracle pour trancher dans une situation donnée. "Il faut l'admettre, lance Bruno Jarrosson, consultant en stratégie, il n'existe pas de méthode scientifique pour trouver la bonne décision. La seule règle est que dans l'entreprise, pour éclairer la décision, on utilise la stratégie."
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Face à l'incertitude liée à la prise de décision, les décideurs se rassurent donc en s'appuyant sur tout un essaim de facteurs : intuition, expérience passée, comparaison, conseil d'un ancien, hasard... A ce petit jeu, certains décideurs sauront mieux que d'autres combiner les facteurs selon la nature du contexte, et auront ainsi le sentiment de minimiser la marge d'incertitude. "Ce qui compte avant tout, souligne Frédéric Le Bihan, consultant-formateur, c'est d'être convaincu d'avoir pris la bonne décision. Ensuite, on fait tout pour que ce soit le cas !"
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