01/06/2005
Destination expatriation Partir pour
relever défi personnel
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Logement, conjoint, enfants,
intégration dans le pays d'accueil, gestion du retour... Plus qu'une aventure
professionnelle, l'expatriation est avant tout un défi humain. |
Que l'on soit célibataire, en
couple ou en famille, aller vivre et travailler à l'étranger
implique un profond bouleversement dans sa vie privée. Un choix
qui s'avère souvent positif mais qui implique que l'on soit
vigilant tant avant que pendant et au retour de son expatriation.
Bien gérer son départ, tel est le premier secret
d'une expatriation réussie. Hormis la question du contrat
avec son entreprise, l'installation à l'étranger
doit être préparée avec minutie. La constitution
d'une check-list détaillée est fortement
conseillée pour ne pas oublier toutes les démarches
à entreprendre, que ce soit sur le plan du logement (celui
qu'on laisse en France, celui qu'il faut trouver dans le pays
de destination), de la demande de passeport/visa, du transfert
des comptes bancaires ou encore de la protection santé.
A cela, il faut éventuellement ajouter, dans le cas d'une
expatriation en famille, les démarches pour les enfants,
notamment au niveau scolaire.
Les
enfants s'adaptent mieux que leurs parents"
Claudie Bert |
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Seul ou accompagné ?
Partir seul ou accompagné est bien souvent un des premiers
dilemmes qui se pose. Selon une étude menée par
TNS Sofres publiée en mai 2005, 69 % des expatriés
sont en couple et 23 % célibataires. Par ailleurs,
36 % d'entre eux a au moins un enfant. Quelle que soit
la situation familiale, l'expatriation a ses avantages et ses
inconvénients. "Partir en célibataire vous
expose à des moments de solitude et de spleen, explique
Claudie Bert, journaliste et auteur de S'expatrier en famille.
Certains peuvent même sombrer dans l'alcoolisme à
force de chercher à tout prix à sortir avec des
amis le soir pour ne pas se sentir seul. A l'inverse, partir
en célibataire permet d'être pleinement ouvert
aux découvertes et de se mêler plus volontiers
aux gens du pays."
L'expatriation en famille ou en couple présente également
des avantages et des inconvénients. Il y a avant tout
le problème d'adaptation du conjoint, qui est généralement
une femme (65 % des expatriés sont des hommes).
Une difficulté d'autant plus grande quand, dans le pays
de destination, la place de la femme dans la société
est fondamentalement différente de celle du pays d'origine.
Plus largement, le problème de la double carrière
se pose de plus en plus souvent. 48 % des conjointes sur
place travaillent, indique TNS Sofres. En conséquence,
les entreprises ne peuvent plus se permettre de ne se soucier
que de leur employé en faisant abstraction de son entourage.
Il leur faut aussi prendre en compte le conjoint pour lequel
il faut soit prévoir une compensation financière,
soit trouver un emploi. Cette dernière solution est généralement
retenue.
La double carrière
"Les entreprises prennent de plus en plus ce facteur en
compte. Aujourd'hui, hommes et femmes ont bien souvent le même
niveau de diplôme, ils ont donc la chance d'être
pareillement employables", souligne Claudie Bert. "Les
entreprises s'efforcent maintenant de mettre en place des "pool"
d'échanges pour faciliter le recrutement du conjoint
par une entreprise. C'est tout à son avantage, car en
prenant en compte le conjoint, elle facilite la réussite
de l'expatriation de son employé." Ainsi, de grandes
entreprises françaises (dont Schlumberger, Air Liquide,
Danone, Michelin, Total, Renault etc.) et internationales ont
constitué un site dédié à cet effet
et baptisé Partnerjob. Un autre site, Femmexpat, est
lui plus précisément dédié aux femmes
expatriées, qu'elles travaillent ou non. L'association
Prepasia s'intéresse au conjoint et à toute la
famille, auxquels elle propose des stages de préparation
avant une expatriation en Asie.
Le problème de la double carrière ne se pose pas
en revanche dans le cas où l'expatrié rencontre
son conjoint sur place, dans le pays d'origine. Un cas bien
plus fréquent qu'on pourrait le croire puisque, selon
TNS Sofres, 48 % des expatriés ont vécu cette
expérience.
Il
vaut mieux partir en tout début ou fin de carrière"
Claudie Bert |
Les enfants
S'expatrier avec des enfants n'est pas aussi compliqué
qu'on pourrait le croire, d'autant plus s'ils sont jeunes. "Leur
capacité d'adaptation, tant au départ qu'au retour,
est souvent bien plus grande que celle de leurs parents, assure
Claudie Bert. En revanche, dans le cas des adolescents, il est
conseillé de les laisser dans le pays d'origine, partir
avant la fin des études secondaires et une rupture brutale
avec leur réseau d'amis est souvent très mal vécue."
Pour une expatriation en famille, deux périodes professionnelles
sont jugées particulièrement adaptées.
Le premier se situe en début de parcours, avec des enfants
jeunes et un couple en début de carrière, dont
l'un d'entre eux peut modifier son orientation professionnelle
selon les possibilités du pays d'accueil. Le second moment
privilégié pour une expatriation est en fin de
carrière, quand les enfants sont grands et que l'expatrié
et son conjoint peuvent se faire plaisir en choisissant une
destination éventuellement exotique.
Principales
difficultés rencontrées dans le pays d'accueil
(TNS Sofres, 2005)
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Aucune
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La communication
dans la langue locale
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Le coût
de la vie
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La qualité
générale de vie
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La sécurité
quotidienne
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L'intégration
du conjoint
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La scolarité
des enfants
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L'intégration
dans sa nouvelle entreprise
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L'intégration
des enfants
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Autres
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S'intégrer dans le pays d'accueil
Deux grands écueils peuvent compliquer l'intégration
dans le pays d'accueil : l'adaptation du conjoint (et éventuellement
des enfants) et la création plus ou moins difficile d'un
nouveau réseau d'amis. Dans le premier cas, il faut savoir
qu'il est beaucoup plus facile de s'intégrer dans une
grande ville, de préférence appartenant à
un pays industrialisé. S'il y a déjà des
expatriés sur place, c'est aussi un atout. "Il faut
savoir que les expatriés restent très souvent
entre eux. Cela s'explique par trois facteurs. Tout d'abord,
ils ont un mode de vie en tous points semblable. Ensuite, il
est plus facile de lier connaissance avec les parents des enfants
qui vont à la même école, au club de tennis
ou à la piscine. Mais dans ce cas, il s'agit bien souvent
plus de "relations" que d'amitié. Enfin, les
"locaux" ont certaines réserves à se
lier avec les expatriés, car il ne reste souvent que
deux ou trois ans", précise Claudie Bert.
Développer
un réseau amical (TNS Sofres, 2005)
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Depuis
votre arrivée dans votre pays d'accueil, avez-vous
réussi à développer un réseau
amical ?
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Oui,
avec des locaux
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Oui,
avec des Français
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Oui,
avec des étrangers (non locaux)
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Non
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Bien préparer son retour
Au-delà d'un nouveau bouleversement professionnel, le
retour est également dur à gérer sur le
plan personnel. "On parle d'une courbe en W pour l'expatriation.
Au début de l'aventure, l'expatrié est surmotivé,
tant par son travail que par sa nouvelle vie personnelle. Puis
le choc avec le pays d'accueil le fait douter. Il y a moment
d'adaptation nécessaire, le temps qu'il prenne ses marques
dans son nouveau travail et se tisse un nouveau réseau
d'amis. A partir de là, l'expatrié se sent de
mieux en mieux dans son pays d'accueil. En général,
c'est à ce moment là que doit s'effectuer le retour.
C'est un choc culturel brutal qui l'attend. En outre, le retour
à une vie professionnelle souvent jugée plus monotone
et l'obligation de recréer ou faire revivre un réseau
d'amis demandent un certain temps, variable selon les personnes,
le pays et le temps de l'expatriation. enfin, l'expatrié
retrouve ses marques et se réhabitue à la vie
dans son pays d'origine", détaille Claudie Bert.
Partir, mais combien de temps ?
Il n'est pas conseillé de s'expatrier plus de deux à
trois ans si on veut pouvoir se réinsérer facilement
dans son pays d'origine, tant dans son environnement professionnel
que sur le plan personnel. Au-delà de ce laps de temps,
les liens avec les amis se sont bien souvent distendus (même
si l'e-mail aide à garder le contact) et la réinsertion
dans la culture et le mode de vie du pays d'origine est plus
longue et douloureuse.
Partir, mais où ?
Une grande majorité des expatriés français
partent en Europe ou aux Etats-unis. Naturellement, bien peu
d'expatriés ont le choix dans le pays de destination.
Toutefois, si plusieurs opportunités de destination se
présentent, il faut savoir que l'expatriation vers un
pays industrialisé est bien sûr le cas le plus
simple, tant pour l'intégration dans le pays d'accueil
que pour le retour en France. Cependant, il ne faut pas s'attendre
à un grand changement de train de vie, voire même
parfois à une dégradation si la destination est
une capitale étrangère (Londres, New York...).
Partir pour un pays sous-développé est bien souvent
une opportunité de carrière dans le cas où
l'on envisage d'autres expatriations par la suite dans d'autres
pays au même stade de développement, en raison
de l'expérience que cela apporte. Sur le plan personnel,
c'est un véritable défi personnel en raison des
difficultés matérielles qu'il faut apprendre à
gérer. Cela peut aussi être une belle expérience
humaine dans la mesure où, plus le pays est difficile,
plus les expatriés s'entraident. Enfin, pour les célibataires,
partir pour un pays à risque pour une durée relativement
courte (2 ans) peut aussi être une belle opération
financière.
Quoi qu'il en soit, avant de partir, il est impératif
de vérifier les risques encourus dans le pays de destination,
et ce jusqu'au dernier moment avant son départ. Pour
cela, le site Conseil
aux voyageurs réalisé par le ministère
des affaires étrangères est une mine d'informations.
S'expatrier en famille
(Claudie Bert- Village Mondial,
Pearson Education France - 2005)
Si lexpatriation a très souvent pour point de départ un motif
professionnel, elle nen est pas moins une aventure humaine,
qui concerne tous les membres de la famille. Ce guide détaille
tous les conseils, tant pratiques que psychologiques, pour réussir
son expatriation du point de vue professionnel comme personnel.
>>>
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